Le premier Baromètre de la Santé Mentale des Étudiants

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Cette année, la santé mentale a été désignée Grande Cause Nationale. Pour la première fois, Ipsos BVA a réalisé un baromètre national, diffusé par teale, la plateforme de prévention en santé mentale, et l’IÉSEG School of Management, pour évaluer le moral des étudiants. Publié le 30 septembre, il dresse un constat préoccupant : des chiffres alarmants et une détresse encore trop souvent passée sous silence.

Baromètre de la santé mentale : réalisation de l’enquête auprès des étudiants

Pour cette étude, 2 000 étudiants ont été interrogés, formant un échantillon représentatif de la population étudiante française. Ils proviennent de tous types d’établissements, publics comme privés, avec une parité homme-femme presque parfaite.

Les participants ont répondu à la fois à des questions déclaratives et au GHQ-12 (General Health Questionnaire), un outil internationalement reconnu pour évaluer le niveau de souffrance psychologique d’un individu. Ce questionnaire permet de repérer les signes de dépression, d’anxiété, les conséquences sur la vie sociale et professionnelle, ainsi que les troubles somatiques.

L’objectif de ce baromètre est clair : dresser un état des lieux précis de la santé mentale étudiante et sensibiliser le grand public comme les établissements à ce mal-être grandissant. Souvent minimisée ou ignorée, la détresse psychologique touche pourtant une part importante des étudiants. Ces derniers se trouvent dans une situation particulièrement fragile : peu ou pas de revenus, pas d’accès aux aides réservées aux actifs, comme le chômage ou le RSA, et la nécessité de subvenir seuls à leurs besoins.

Même les bourses les plus élevées ne suffisent pas toujours à payer un loyer et à vivre décemment. Résultat : de plus en plus d’étudiants peinent à boucler leurs fins de mois, certains recourent aux distributions alimentaires, et beaucoup sont contraints de travailler en parallèle de leurs études. Une double charge qui accroît la fatigue, l’isolement et, parfois, le décrochage.

Les résultats de ce baromètre national confirment cette réalité : derrière les sourires de façade, le mal-être étudiant s’installe durablement. Une tendance qui interroge autant les établissements d’enseignement supérieur que les pouvoirs publics, face à une génération de jeunes de plus en plus épuisée, anxieuse et en quête d’écoute.

Les chiffres à retenir du baromètre de la santé mentale

Les chiffres clés du baromètre de la santé mentale des étudiants :

  • 45% estiment être en bonne santé mentale (moins d’un étudiant sur deux)
  • 63% affirment que leurs problèmes santé mentale sont en partie liés à leurs études
  • 57% considèrent que ces difficultés sont un frein pour suivre le rythme de leurs études
  • 38% envisagent d‘arrêter leurs études
  • 43% ont subi au moins un type de violence au cours de leurs études
  • 34% ont le sentiment que personne ne cherche à les aider
  • 6 étudiants sur 10 affirment qu’en cas de souffrance psychologique, ils se tourneraient vers un psy ou un outil d’IA

Selon le GHQ-12, 60 % des étudiants seraient en souffrance psychologique, contre 36 % dans la population générale. Des chiffres qui ne laissent pas indifférent et qui traduisent des conséquences bien réelles dans le quotidien de milliers de jeunes.

Parce qu’être étudiant aujourd’hui, c’est affronter beaucoup plus que les examens. C’est jongler entre cours, loyers, jobs étudiants et incertitudes d’avenir, le tout souvent loin de sa famille. La pression de réussir est immense : il faut trouver sa voie, réussir son parcours, et surtout ne pas échouer. Mais comment se construire dans ces conditions ? Comment prendre confiance en soi quand cette période censée t’aider à devenir adulte est aussi remplie de doutes, de fatigue et de solitude ?

De plus en plus d’élèves poursuivent leurs études après le bac, ce qui était encore rare il y a quelques années. Résultat : la compétition s’intensifie, les attentes grandissent, et l’échec devient une peur permanente. Quand une école te refuse, quand ta filière ne te correspond pas, ou quand tu réalises que tu n’aimes pas ce que tu fais, le doute s’installe. Et c’est tout cela , cette pression invisible, mais constante, qui use les étudiants, petit à petit, et qui explique en grande partie la fragilisation de leur santé mentale.

Les constats du baromètre

À l’issue de cette enquête, cinq constats ont été établis :

Constat Description
1. Une situation alarmante Les résultats du baromètre sont sans appel : les étudiants vont mal. Moins d’un sur deux (45 %) estime être en bonne santé mentale. Ce chiffre, à lui seul, suffit à alerter tous les acteurs du monde étudiant.
2. Un risque de décrochage massif Un étudiant sur trois envisage d’arrêter ses études pour des raisons liées à sa santé mentale. Ce mal-être a des conséquences directes sur les parcours scolaires et sur leur avenir professionnel.
3. Des causes multiples et entremêlées Le mal-être étudiant ne vient pas d’un seul facteur. Il résulte d’une combinaison de pressions académiques, de difficultés financières, d’incertitudes sur l’avenir et d’un contexte social anxiogène.
4. La violence, une réalité trop présente Les violences physiques, sexuelles ou psychologiques font partie du quotidien d’une part importante des étudiants. Elles ont un impact lourd sur la santé mentale et la réussite académique.
5. Un sentiment d’isolement grandissant Beaucoup d’étudiants disent se sentir seuls face à leurs difficultés. L’isolement et le manque de soutien aggravent leur détresse, rendant plus difficile la recherche d’aide ou de solutions concrètes.

Source : Baromètre national de la santé mentale étudiante – teale, Ipsos BVA & IÉSEG School of Management (2025)

Ces chiffres ne doivent pas rester lettre morte. Ils rappellent à quel point il est urgent de parler de santé mentale, non seulement entre étudiants, mais aussi au sein des établissements d’enseignement supérieur et du grand public. Ce baromètre pourrait bien être le déclic nécessaire pour repenser la place qu’on accorde au bien-être dans les études. En France, notre système reste encore très élitiste, exigeant, souvent fondé sur la performance et la compétition. Un modèle « à la dure » qui peine à évoluer avec son temps.

Pourtant, l’épanouissement personnel et la santé mentale devraient être considérés comme des priorités éducatives au même titre que la réussite académique. Former des jeunes confiants, équilibrés et capables de s’accomplir, c’est aussi leur donner les moyens de construire une société plus juste, plus bienveillante et plus durable.

FAQ : Le Premier Baromètre de la Santé Mentale des Étudiants

Comment repérer les premiers signes de mal-être étudiant ?

Fatigue chronique, perte de motivation, isolement, anxiété… Ces signaux ne doivent jamais être minimisés. En parler rapidement à un proche, un médecin ou un professionnel peut faire toute la différence.

À qui s’adresser quand on ne va pas bien pendant ses études ?

La plupart des universités et écoles disposent aujourd’hui de services de santé, de psychologues ou de dispositifs d’écoute gratuits. Des associations étudiantes et des lignes d’aide sont aussi disponibles 24h/24.

Pourquoi parler de santé mentale à l’école et à l’université ?

Parce que la réussite ne se mesure pas qu’aux notes. Mettre la santé mentale au cœur des priorités éducatives permet de créer un environnement plus sain, plus bienveillant et propice à l’apprentissage.

Quels sont les leviers d’action pour améliorer le bien-être étudiant ?

Plus d’écoute, des espaces de parole, une réduction de la charge académique et une vraie reconnaissance du stress étudiant. Le changement passe aussi par la formation des enseignants à ces enjeux.

Comment changer le regard sur la santé mentale en France ?

En parlant plus librement du sujet, en l’intégrant dans les politiques éducatives et en brisant le tabou. Valoriser la santé mentale, c’est aussi reconnaître qu’aller bien est une condition essentielle pour apprendre et avancer.

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