Précarité croissante après la crise sanitaire, stress intense, isolement, manque de sommeil, autant d’éléments qui fragilisent et affectent la santé des étudiants. Mais à l’inverse, les lourdeurs administratives, les avances de frais ou les coûts liés aux soins, autant physiques que psychologiques, freinent les étudiants à solliciter un professionnel de santé, ou un psychologue. Nous te donnons dans cet article toutes les mesures mises en place pour améliorer et faciliter l’accès à la santé des étudiants.
La difficulté d’accès au soin
Selon une étude de l’OVE, l’observatoire de la vie étudiante, 33% des étudiants interrogés (sur plus de 60 000) ont renoncé au moins une fois à un suivi médical pour raisons financières (dans une période de 12 mois avant l’enquête), alors que 30 % avouent avoir déjà souffert de détresse psychologique (dans les quatre semaines qui précèdent l’enquête).
Sur l’ensemble des soins médicaux possibles, les consultations les plus évitées chez les jeunes pour raisons financières sont celles chez un médecin spécialiste ou généraliste, se procurer des soins dentaires, ou, pour les étudiantes, consulter un gynécologue.
L’accès aux soins est aussi profondément inégalitaire entre les étudiants. 34,2 % des étudiants dont les parents appartiennent aux classes populaires ont renoncé à des soins pour raisons financières au cours des 12 mois précédant l’enquête, alors que c’est le cas pour “seulement” 22,9% pour les étudiants ayant des parents cadres. Pour les jeunes ayant des parents inactifs, ce chiffre monte à plus de 43%. La différence entre étudiants français et étrangers est aussi majeure.
Au-delà des raisons financières, le manque d’accessibilité, mais aussi d’informations sur les soins et santé au sens large est un facteur qui empêche certains étudiants de bénéficier de soins. Parmi ces raisons, on retrouve un manque de temps (42% des étudiants), des temps d’attente pour obtenir un rendez-vous trop longs (39%), ou encore le fait de ne pas savoir à qui s’adresser (18%).
Mais des solutions existent !
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Le SSU, la possibilité de bénéficier d’un suivi médical
Les services de santé universitaire, ou SSU, sont disponibles et dédiés pour répondre aux besoins de santé des étudiants, sans aucune avance de frais. Largement inconnus des étudiants, ces centres permettent à chaque étudiant, peu importe ses ressources, de bénéficier de soins et d’accompagnement gratuitement.
Il en existe plus de 60 en France, soit dans la majorité des universités, et tous présentent les mêmes services : consultation auprès d’un médecin généraliste, d’un gynécologue, mais aussi vaccination, visite médicale ou prescription de contraceptifs, tout comme le dépistage des maladies sexuellement transmissibles ou le traitement des addictions.
Nicolas Landry, responsable administratif du SSU de Tours, explique qu’il “est vraiment important que les étudiants appellent le secrétariat de leur service de santé universitaire, ils seront ensuite orientés vers d’autres professionnels s’il le faut. Les secrétariats connaissent très bien les demandes des étudiants”. Il est donc primordial que les démarches viennent directement de la part de l’étudiant.
Certains SSU peuvent être pris d’assaut, et des files d’attente peuvent se créer et retarder un rendez-vous comme n’importe quel organisme de santé. Cependant, des infirmiers sont en permanence dans les centres pour la prise en charge des urgences sans rendez-vous.
Remarque : attention, certains SSU proposent seulement des services de prévention. Les médecins ne pourront pas prescrire d’ordonnance par exemple, mais peuvent orienter les étudiants vers les médecins généralistes.
S’occuper de sa santé psychologique
Autre volet de soins délaissés par les étudiants : la santé mentale. La crise sanitaire due au Covid a fait des ravages sur le bien-être psychologique des étudiants. Si tu ressens le besoin, encore aujourd’hui, de consulter un psychologue, les SSU sont les premiers interlocuteurs que tu peux contacter. Dans la majorité des cas, les services de santé universitaires proposent des services d’accompagnement psychologique avec des psychologues ou des psychiatres.
Tu peux aussi contacter un bureau d’aide psychologique universitaire (BAPU). Il en existe une vingtaine, dans les plus grandes académies de France. Ces centres de consultations sont destinés à tous les étudiants qui souhaitent recevoir une aide psychologique. Les consultations sont prises en charge à 100% par la Sécurité Sociale, sans avance de frais. Il n’y a pas de nombre de séances limité : le suivi est proposé tant que l’étudiant en ressent le besoin.