Tu souhaites découvrir l’expérience de fille au pair, mais tu ne sais pas par où commencer ? AuFutur est parti à la rencontre de personnes qui l’ont vécu et qui te font part de leur témoignage.
Qu’est-ce qu’être fille au pair ?
Une fille au pair est une personne qui vit au sein d’une famille d’accueil, à l’étranger, pour une durée indéterminée. En échange, des services lui seront demandés comme la garde d’enfants ou encore une aide ménagère. Ce programme permet à de jeunes femmes principalement, âgées de 18 à 30 ans de découvrir une nouvelle culture tout en améliorant leurs compétences dans une langue étrangère. Dans la majorité des cas, la fille au pair est logée et nourrie en échange de ce service qui peut également s’accompagner d’une rémunération supplémentaire (de l’argent de poche si tu préfères).
Ainsi être fille au pair, c’est vivre une expérience unique en immersion dans le quotidien d’une famille d’accueil, découvrir une nouvelle culture et de nouvelles traditions. Néanmoins, c’est un programme qui implique de nombreuses responsabilités, de la flexibilité et une grande dose d’adaptabilité.
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L’expérience de Selma, fille au pair en Australie
Peux-tu te présenter et dire en quelle année tu as vécu l’expérience de fille au pair ?
Je m’appelle Selma, j’ai 24 ans et j’ai été au pair de septembre 2022 à juin 2023.
Pourquoi avoir choisi d’être fille au pair ? Qu’est-ce qui t’a attirée dans cette expérience ?
J’ai passé mon BAFA en 2017 et ai eu de l’expérience avec des enfants de tout âge. Je voyais là une bonne opportunité pour allier mon expérience avec ma volonté de voyager et de découvrir le monde. De plus, au-delà d’une expérience touristique, cela permet d’intégrer une autre culture, de la découvrir et de la vivre de la manière la plus authentique qui soit.
Comment devient-on fille au pair ? Plus concrètement, comment as-tu choisi le pays où tu allais vivre / la famille qui allait t’accueillir ?
Il ne faut pas forcément d’expérience pour être au pair, mais de nombreuses familles préfèrent employer des personnes un minimum expérimentées avec les enfants. J’ai trouvé la mienne via Au Pair World, un site qui met en relation des Au pairs et des familles d’accueil. Il suffit ensuite de trouver la famille qui te convient.
J’ai personnellement décidé de partir en Australie, très honnêtement par facilité. Le visa est très facile à obtenir et je parlais déjà couramment anglais. Cependant, pour ceux qui ne parlent pas encore la langue, cela peut aussi être l’occasion d’apprendre.
Comment se passent tes premiers jours ? As-tu ressenti des difficultés particulières pour t’adapter à ce nouveau pays dans un environnement que tu ne connaissais pas ?
J’ai eu la chance d’avoir une famille d’accueil incroyable qui m’a très bien accueillie. C’est cependant toujours un petit peu intimidant de se retrouver à des milliers de kilomètres de ses repères et je suis infiniment reconnaissante à ma famille d’accueil de m’avoir reçue avec tant de bienveillance.
As-tu été confrontée à la barrière de la langue ?
Non, je parlais déjà couramment anglais en arrivant. Je sais que ça a cependant été le cas de ma successeure italienne qui ne parlait presque pas anglais en arrivant, mais se débrouillait bien mieux à son départ.
Financièrement, comment cela s’est passé pour toi ?
J’avais déjà de l’argent de côté. De toute façon, c’est un prérequis du visa. J’étais payée 300 dollars par semaine par la famille, un montant qui avait été défini en avance dans notre contrat. Étant nourrie, logée et blanchie, cet argent me servait purement d’argent de poche.
Peux-tu nous décrire une journée typique ?
Je me levais à 7h du matin pour préparer la seule enfant de la famille à aller à l’école, je l’emmenais ensuite à vélo à 8h30. Après ça, j’étais libre jusqu’à 15h. J’avais cependant parfois quelques tâches ménagères à faire. Je passais ensuite la récupérer. Je l’emmenais soit à ses activités périscolaires ( tennis, natation…) soit je mettais moi-même des activités/sorties en place.
Il arrivait que je doive la garder le week-end ou en soirée, mais j’avais largement assez de temps libre.
Quelle relation as-tu développée avec l’enfant que tu gardais ?
Une relation grande sœur/petite sœur je pense. J’étais sa première Au pair et elle était ma seule petite.
As-tu rencontré des difficultés particulières pendant cette année de fille au pair ?
La petite que je gardais était enfant unique de famille aisée, parfois un peu trop gâtée. De plus, les parents avaient parfois du mal à respecter mes limites en tant que personne quand mes heures étaient finies et que je n’étais plus leur employée.
Est-ce que l’envie de rentrer en France s’est fait ressentir ? Comment as-tu pu maintenir le contact avec ta famille malgré la distance ?
Non. J’étais très bien là-bas et je serais restée si je n’avais pas d’obligations en France. Je ne suis pas la personne la plus proche de sa famille qui soit. Quelques coups de fil me suffisaient amplement et je n’ai pas eu le mal du pays. Encore une fois, une expérience que ne partage pas du tout ma successeure italienne à qui la famille manquait profondément et qui a même fait venir sa mère et sa grand-mère pour quelques semaines. Les ressentis diffèrent profondément d’une personne à l’autre.
Quelles compétences as-tu pu en tirer ?
Je pense honnêtement que j’étais dans ma zone de confort et que je n’ai pas développé de hard skills. Niveau soft skills je pense cependant pouvoir dire que je suis devenue plus débrouillarde, indépendante et patiente.
Est-ce que cette expérience t’a permis de visiter ton pays d’accueil ?
Oui, bien sûr ! Tout d’abord, la famille n’hésitait pas à m’embarquer dans ses aventures, que ce soit au ski, sur la côte ou encore à Sydney. De plus, j’ai de mon côté planifié plusieurs virées avec des amis, à la plage ou encore à Melbourne.
Entretiens-tu encore des contacts avec toutes les personnes que tu as rencontrées sur place ?
Bien sûr ! Je leur parle tous les jours et je suis retournée les voir en mai dernier. Je pense que ce sont des rencontres qui ont réellement changé ma vie et j’espère qu’on restera encore longtemps en contact.
Quels conseils donnerais-tu à une personne qui souhaite devenir fille au pair ?
Je dirais à cette personne de prendre son temps pour choisir sa famille d’accueil, ce n’est pas une décision à prendre à la légère, c’est un engagement longue durée. Il ne faut pas hésiter à parler à plusieurs familles, à la manière d’un entretien d’embauche.
De leur côté, les familles ont sûrement plusieurs choix aussi ! Je pense également qu’il est important d’avoir une somme suffisante de côté. Même s’il s’agit d’un plan assez safe, on est jamais trop prudent. Si par exemple ça ne match pas avec la famille, il est préférable d’avoir de quoi payer un hôtel le temps d’en trouver une autre ou dans le pire des cas, de quoi régler le retour immédiatement.
C’est une expérience extraordinaire et à la portée de tout le monde, il ne faut pas hésiter à se lancer si cela se fait dans les bonnes conditions.
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