Les jeunes et l'information en 2023

Comment les jeunes s’informent-ils ? Réseaux sociaux, pure players, podcasts, etc.

À lire dans cet article :

« Mais tu fais quoi encore sur ton téléphone ? » Une phrase que tu as déjà du entendre plus d’une fois… Et lorsque tu réponds que tu n’es pas en train de jouer, mais bien de lire l’actualité, personne ne te croit. Pourtant, aujourd’hui, 75% des 18-25 ans, soit les 3/4, s’informent en ligne. Un chiffre élevé, mais qui ne surprend qu’à moitié. Zoom sur la manière dont s’informent les jeunes en 2023.

Les jeunes s’informent-ils encore en 2023 ?

Évidemment ! Les clichés sur une jeunesse désintéressée de tout, qui ne pense qu’à jouer aux jeux vidéo et chatter sur les réseaux sociaux, ce n’est pas un peu dépassé ?

Aujourd’hui, les jeunes s’informent quotidiennement. Pour dire vrai, même quand ils ne cherchent pas forcément l’information, c’est l’information qui vient à eux. Avec Internet, la multiplication des canaux médiatiques, la mise à disposition de l’information en continu, les feeds Instagram, Twitter et TikTok qui ne cessent de s’actualiser, les push des médias en ligne qui apparaissent à la moindre actualité, etc. En réalité, est bien rusé celui ou celle qui parvient à ne pas se tenir informé(e) de l’actualité.

Et bien sûr, ici, on ne parle que de l’information en ligne, accessible via nos smartphones, tablettes ou encore ordinateurs portables. Mais, même si les médias traditionnels prennent un coup de vieux, ils sont toujours bien présents. Le jeune, peut également s’informer en écoutant la radio, en regardant le journal télévisé ou même, pour les plus vintages d’entre nous, en lisant le journal (oui, oui, je te promets que ça existe encore).

Finalement, est-ce que le jeune de 2023 ne s’informe pas plus que celui de 1983 ? Selon nous, la réponse est toute trouvée. Eh toc ! À tous ces boomers qui disent que les jeunes sont dans leur bulle, totalement désintéressés du monde qui les entoure. Ce n’est pas tout à fait vrai !

Toutefois, on leur accorde qu’être confronté à l’information, c’est une chose, mais que vouloir être au courant de toute l’actualité, c’en est une autre. Ce qui est sûr, c’est que l’information est plus que jamais accessible par le biais d’un large panel de canaux médiatiques. Alors, ravie de vous annoncer que oui, les jeunes s’informent encore bel et bien en 2023 😉

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Quels types d’informations intéressent les jeunes ?

Eh bien, figure-toi que les jeunes s’intéressent à tout. Encore une fois, ils ne sont, finalement, pas si différents que les autres. Par contre, c’est vrai qu’on remarque un plus fort intérêt de la jeunesse pour les sujets axés sur l’environnement, la société, la culture et les relations internationales. On note aussi que les jeunes s’intéressent beaucoup moins à la vie politique et économique. D’ailleurs, ce désintérêt se traduit plutôt bien dans les urnes. On retient par exemple la forte abstention (41%) des 18-24 ans lors des dernières élections.

Sur le podium des informations qui intéressent le plus les jeunes Français, on retrouve les informations de divertissement à la première place, l’actualité française à la deuxième et les informations sportives pour clôturer le podium.

La recherche d’une actualité de proximité

Les jeunes sont davantage sensibles à l’actualité de proximité que leurs aînés. Par exemple, ils s’intéressent davantage aux révoltes urbaines de leur ville qu’à la guerre entre l’Ukraine et la Russie, géographiquement plus éloignées. Néanmoins, cela ne signifie pas qu’ils s’y désintéressent, simplement qui ne souhaitent pas forcément suivre l’ensemble des informations à ce sujet.

Comment les jeunes s’informent-ils ?

Sur les Réseaux sociaux : Snapchat, TikTok, Twitter, YouTube, etc.

Aussi appelés « médias sociaux », les réseaux sociaux sont les principaux canaux médiatiques des jeunes Français. Pourquoi ? Ils diffusent des actualités courtes et rapides. Ils vont à l’essentiel et dans cette société où tout va toujours plus vite, c’est aujourd’hui ce qu’attend la jeunesse chez ces sources d’information.

Un autre avantage des réseaux sociaux : c’est toi qui es le propre maître de ta consommation de l’information. Tu veux seulement lire le titre ? C’est ok. Tu veux cliquer sur le lien de l’article ? C’est ok. Ça ne t’intéresse pas et tu veux swipe (faire glisser) l’information ? C’est ok. C’est toi qui décides. C’est là tout ce qu’apprécient réellement les jeunes ! Et pas que d’ailleurs…

Sur les réseaux sociaux, ce sont surtout les formats vidéo qui font un carton pour diffuser l’information. Très apprécié de la jeunesse, le format vidéo certifie la véracité des propos, fait vivre l’actualité. Avec le format vidéo, l’expression « il faut le voir pour le croire » prend tout son sens. Et les jeunes apprécient. Cela permet aussi de mettre des visages, des émotions et un contexte sur l’information. Le rendu est plus authentique. Autre point, une vidéo suscite de l’intérêt, tient son public en haleine. Le jeune a envie de connaître la suite de l’histoire. Comme un petit court-métrage finalement.

Les pure players : Brut, Loopsider, Konbini, etc.

Les médias pure players font aussi un tabac auprès des jeunes ! Qu’est-ce qu’un pure player ? C’est un média qui produit du contenu exclusivement sur Internet. Il n’existe pas en format papier (print). Par exemple : Brut, Loopsider, Konbini, MediaPart, Bondyblog, Francetvslash, etc. sont des pure players !

Les pure players s’adressent majoritairement aux jeunes. Ils offrent des contenus vidéos qui abordent l’actualité et des sujets sociétés sous différents formats (interviews, reportages, enquêtes de terrain, etc.). Ces médias pure players adaptent leurs contenus selon les attentes et les intérêts des jeunes. Ce qui fonctionne très bien.

Les podcasts

Petits nouveaux dans la grande famille des canaux médiatiques pour s’informer, les podcasts connaissent de plus en plus de succès auprès des jeunes. Sur les plateformes d’écoute comme Spotify et Deezer, des médias pureplayers (Brut, Mediapart, etc.) comme traditionnels (Arte, France Culture, etc.) tentent de tirer leur épingle du jeu via les podcasts. Ce format permet de s’informer tout en faisant quelque chose d’autre en même temps.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les jeunes en sont si friands. Dans les transports, en faisant la vaisselle, sous la douche, etc. Le podcast est une bonne alternative pour le jeune qui souhaite s’informer sans pour autant rester concentré sur l’info à 100%. Les podcasts sont souvent vus comme les enfants de la radio. On a le son, mais pas l’image !

Les médias traditionnels : radio, presse et journal télévisé

Alors oui, ça peut te surprendre, mais les jeunes continuent de s’informer au travers de médias classiques, sous leur « forme traditionnelle » (format print, radio, télévision, etc.). On te l’accorde, ils sont beaucoup moins qu’avant, mais ils sont toujours présents.

Finalement, les jeunes ne sont-ils pas à l’image de la société ? Puisque de manière générale, tout le monde consomme davantage l’information en ligne qu’auparavant et donc beaucoup moins de personnes lisent des journaux, écoutent la radio ou regardent le JT de 20h. Bien sûr, ces usages perdurent, mais ils se veulent plus rares.

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Concilier médias traditionnels et médias sociaux : oui, c’est possible !

Tu l’as vu par toi-même, beaucoup de médias print ont été obligés de revoir leur positionnement dans « le monde médiatique ». Il est devenu obligatoire pour tous les médias papier d’être également accessibles en ligne, au risque d’être difficilement rentable.

C’est pourquoi la presse nationale (Le Monde, Le Figaro, L’Équipe, Les Échos, Libération, France Culture, Radio France, L’Humanité, etc.), les PQR (Presse Quotidienne Régionale) comme La Voix du Nord, Le Parisien, Ouest-France, France 3 Régions, La Provence, Le Progrès, etc. ont leur version en ligne.

Ce sont donc à la fois des médias présents en « physique » (format papier) et en « numérique » (format en ligne). Avec l’arrivée d’Internet et des changements de consommation de l’information qu’elle suscite, ils ont dû évoluer pour devenir des « formats hybrides ».

Jeunesse : quelques différences avec nos aînés

Faire attention aux fake news !

Eh oui, les réseaux sociaux ont leurs bons et leurs mauvais côtés ! Le fait de pouvoir partager n’importe quelle information en un clic sans vérifier sa véracité, l’envie de vouloir faire le buzz à tout prix, le bénéfice (économique, idéologique, politique, etc.) que les réseaux sociaux peuvent avoir sur la vie d’un utilisateur, l’existence de bulles informationnelles due aux algorithmes, la viralité de l’information, les avancées technologiques, etc. sont autant de facteurs qui contribuent à la multiplication des fake news sur Internet.

En d’autres termes, aujourd’hui, l’omniprésence des réseaux sociaux et des plateformes en ligne dans nos vies a augmenté la vitesse de circulation de l’information, ce qui accélère à vitesse grand V la prolifération des fake news (fausses informations). Néanmoins, avec le temps, bon nombre de jeunes savent reconnaître une infox d’une intox et c’est plutôt rassurant.

Pas de hiérarchie de l’information

L’information en ligne circulant en continu, les jeunes reçoivent l’information dans sa « forme originelle ». Autrement dit, elles n’arrivent pas prétriées. Ainsi, si tu es en train de scroller ton feed TikTok, tu peux être amené(e) à voir une information qui concerne la guerre en Syrie, suivie d’une qui parle d’une tuerie aux États-Unis, parmi d’autres qui vont te parler du nouvel album de Ninho, du prochain Disney ou encore de la phrase choc qu’à dit ton YouTubeur préféré dans sa dernière interview pour Melty.

Bref, tu l’as compris, l’actualité est loin d’être hiérarchisée, c’est à toi de prendre le temps de t’informer sur les nouvelles qui te plaisent le plus. Et ça, c’est plutôt cool ! Effectivement, même si tu sais que certaines informations ont plus d’importance que d’autres, tu es libre de décider de ne pas les consommer.

Ainsi, chez les jeunes, il y a beaucoup moins cette distinction entre « information » et « sous-information ». Les algorithmes ne font pas forcément la différence entre une actualité hard news (information sérieuse) et une soft news (information douce), ce qui permet d’avoir une connaissance de l’actualité dans presque tous les domaines.

Privilégier sa santé mentale en se protégeant de l’actualité

Les jeunes attachent plus d’importance à leur santé mentale que leurs aînées (pour qui la notion de « santé mentale » n’est encore que trop récente). Ainsi, ils sont de plus en plus à vouloir éviter d’être confrontés à l’actualité stressante et anxiogène. Aujourd’hui, une étude montre que près de 2 adolescents sur 5 ne veulent pas être confrontés à l’actualité et ont alors adopté une démarche d’ « évitement sélectif global de l’information » (source : observatoire régional de santé). Mais est-il vraiment possible d’éviter l’information lorsqu’elle nous entoure ? Qu’elle est omniprésente ?

Difficile, n’est-ce pas ? C’est pourquoi, si tu en ressens le besoin, voici quelques conseils à appliquer pour couper un peu avec l’actualité déprimante et préserver ta santé mentale :

  1. Fixe-toi des limites sur les réseaux sociaux : limite de temps d’écran, pas de scroll dès le matin, etc. En passant moins de temps que les réseaux, tu passeras moins de temps à être informé sur l’actualité.
  2. Choisis des sources d’information fiables : en ne t’abonnant qu’à des comptes crédibles et sérieux, tu limites les fake news et la surcharge d’informations contradictoires et stressantes, qui peuvent te faire cogiter.
  3. Priorise : concentre-toi sur les sujets qui t’importent le plus, qui te sont importants. Ainsi, tu axes ton information et tu es moins enclin à voir des vidéos/propos qui peuvent t’affecter.
  4. Déconnecte : même si c’est compliqué ! Aujourd’hui, on fait tout sur le téléphone 👉🏼👈🏼, mais tente de te déconnecter un peu tous les jours en remplaçant ton temps passé sur les réseaux par une activité qui te vide l’esprit (du sport, de la lecture, de la peinture, de la médiation, etc.).
  5. Écoute-toi : veille à tes émotions et ce que tu ressens à la vue de l’actualité, si tu vois qu’elle te met dans une situation inconfortable, t’apporte un mal-être, il serait peut-être temps de s’éloigner un peu de tout ça, non ?

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