La synecdoque est une figure de style énigmatique. Elle fait partie des figures de style de substitution et on a des fois du mal à la distinguer. Mais, sois rassuré(e), AuFutur t‘écrit un article sur tout ce que tu dois savoir sur la synecdoque.
Quelques exemples de synecdoque
La synecdoque est une figure de style de substitution qui consiste à prendre le plus pour le moins, la partie pour le tout. Pour illustrer cette définition, on te fait une liste des exemples de la vie quotidienne :
👉 Gilles a enfin trouvé un toit (il a trouvé une maison)
👉 Il n’a pas osé mettre le nez dehors (il n’est pas sorti)
👉 Il nous manquait de bras pour achever la tâche (ça manquait de personne pour tout finir)
Comme tu le constates, la synecdoque désigne un objet ou une situation en mettant en avant un élément. Le toit représente la maison, le nez la personne et les bras les personnes. Elle substitue pour éviter de créer des lourdeurs.
Qu’est-ce qu’une synecdoque ?
Petit détail historique sur l’origine du mot : comme beaucoup de figures de style, on doit l’étymologie de la synecdoque au grec ancien 🇬🇷, συνεκδοχή, se prononçant sunekdokhê, qui signifie la compréhension simultanée.
La synecdoque consiste à employer un mot en lui attribuant un sens plus large ou plus restreint que son sens habituel. Comme nous l’avons vu plus tôt, des mots seront substitués pour d’autres (toit, nez, bras). Les mots choisis illustrent une réalité dissimulée à première vue. Pourtant, avec une lecture attentive,
👉 « Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe, / Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur, / Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe / Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur », Victor Hugo, Les Contemplations.
👉 « Le fer ne connaîtra ni le sexe ni l’âge », Jean Racine, Esther.
👉 « Ils oublient qu’à l’abri des bombes / Les Français criaient, “Vive Pétain” / Qu’ils étaient bien planqués à Londres / Qu’y avait pas beaucoup d’Jean Moulin », Renaud, Hexagone.
Les synecdoques illustrent un aspect particulier, poétique et secret au texte.
Quelle est la différence entre la métonymie et la synecdoque ?
Définition de la métonymie
La métonymie est une figure de style qui consiste à utiliser un mot pour signifier une idée distincte qui lui est associée. Étant deux figures de style de substitution, il arrive souvent que les deux soient confondues. On va t’aider à les différencier.
La différence entre la métonymie et la synecdoque
Pour faire la différence entre les deux figures de style, nous avons un exemple de métonymie et un exemple de synecdoque et nous pouvons ainsi les comparer :
Exemple de métonymie 👉 « Ah ! quelle cruauté qui tout en jour tue / Le père par le fer, la fille par la vue ! », Le Cid, Corneille.
Exemple de synecdoque 👉 « Le Canada décroche l’or au Championnat du monde de tennis sur table ».
Dans l’extrait de Corneille, la métonymie cherche à remplacer un mot par un autre. Ainsi, tuer par le fer fait référence à l‘épée. Il n‘y a pas de référence directe à une partie de l’épée, plutôt à sa matière.
Quant à la synecdoque, la référence de l‘équipe canadienne de tennis est résumée à l‘appellation du pays, le Canada. La figure de style permet de faire référence au pays que l‘équipe représente. Le monde du sport utilise très souvent cette synecdoque pour éviter de dire « l‘équipe française, canadienne, italienne, argentine de… ».
Quelle est la différence entre l’antonomase et la synecdoque ?
Définition de l’antonomase
L’antonomase est une figure de style qui consiste à remplacer un nom commun ou une périphrase par un nom propre qui va le/la caractériser. Elle fait partie des figures de style de substitution, comme la synecdoque, ce qui peut leur rendre difficile à différencier.
La différence entre l’antonomase et la synecdoque
Afin de faire la différence d’une figure de style à l’autre, nous allons les comparer à l’aide d’un exemple pour l’antonomase et un pour la synecdoque :
Exemple d‘antonomase 👉 « Cet homme, c‘est un Apollon »
Exemple de synecdoque 👉 « Puis-je vous offrir un verre ? »
Ici, l‘antonomase identifie l’homme à la figure d’un dieu, Apollon. Perçu par sa beauté, la comparaison d’un homme vers un Apollon. De ce fait, l’antonomase cherche à illustrer un propos en appuyant sur un nom propre.
La différence entre cet exemple et la synecdoque est que la situation ne vise pas à créer un élément de comparaison, mais présente un ensemble. En proposant à quelqu’un de lui offrir un verre, on laisse entendre qu’on envisage de se rendre dans un bar plutôt que de se procurer simplement une boisson ou même le verre.
Exercice sur la synecdoque
Maintenant que tu sais tout à propos de la synecdoque, on te propose un exercice pour vérifier si tout est clair !
Consigne : dans les phrases suivantes, identifiez la synecdoque utilisée et précisez si elle désigne la partie pour le tout, le tout pour la partie, ou une autre relation (contenu/contenant, matière/objet, etc.).
- Il a acheté une belle toile de Monet pour sa collection.
- Toute la ville est venue assister au concert.
- Les voiles se dessinent à l’horizon.
- Elle a croqué dans une pomme bien juteuse.
- Les aciers résonnent dans l’usine en pleine activité.
Ne triche pas ! 😉
Corrigé :
- “Une belle toile” : désigne une peinture. Relation matière pour l’objet (la toile de lin pour la peinture réalisée dessus).
- “Toute la ville” : désigne les habitants de la ville. Relation le tout pour la partie.
- “Les voiles” : désigne les bateaux à voile. Relation la partie pour le tout.
- “Une pomme” : pas de synecdoque ici (c’est une désignation littérale).
- “Les aciers” : désigne des outils ou des machines en acier. Relation matière pour l’objet.
