Analyse Commentaire Bac Français 2021

Corrigé bac de français 2021 : commentaire L’ancienne gare de Cahors

À lire dans cet article :

Tu peux retrouver dans cet article l’analyse du commentaire du poème “L’ancienne gare de Cahors” de Valéry Larbaud, sujet du bac français 2021. Note qu’il s’agit uniquement d’une proposition d’axes de réflexion. Dans cette matière, il n’existe pas de bonne ou de mauvaise réponse en soi. Tout dépend de comment tu as compris le texte et comment tu l’as exploité. On te souhaites dans tous les cas bon courage pour ton épreuve et tes révisions !

Tu peux retrouver le sujet de l’épreuve ici !

La biographie de l’auteur, Valéry Larbaud

Valéry Larbaud (1881-1957) était un écrivain et poète français. Il est né à Vichy, en Auvergne, dans une famille bourgeoise. Larbaud a commencé ses études à Paris avant de partir pour l’Allemagne, où il a étudié la littérature et les langues étrangères. Il a également voyagé en Italie, en Espagne et en Angleterre, ce qui a eu une grande influence sur son écriture.

Son premier livre, “Les Poésies de A.O. Barnabooth”, est paru en 1913 sous le pseudonyme de Barnabooth. Ce livre était un recueil de poèmes en prose qui a suscité l’admiration de nombreux écrivains de l’époque, dont André Gide. Larbaud a également écrit des romans, des nouvelles et des essais, mais c’est surtout pour sa poésie qu’il est connu.

Larbaud était un polyglotte passionné, parlant plusieurs langues couramment, dont l’anglais, l’italien et l’espagnol. Il a traduit de nombreux écrivains étrangers en français, notamment James Joyce, Samuel Butler et William Faulkner.

Il a également été un grand collectionneur de livres, possédant une bibliothèque de plus de 50 000 volumes. Il a donné une grande partie de sa collection à la ville de Vichy, où elle est conservée dans la bibliothèque Valéry Larbaud.

Larbaud est décédé à Vichy en 1957, à l’âge de 76 ans. Son œuvre continue d’être appréciée aujourd’hui pour sa poésie, sa prose élégante et sa capacité à évoquer des images fortes et des émotions profondes.

Explication du poème “L’ancienne gare de Cahors”

“L’ancienne gare de Cahors” est un poème de Valéry Larbaud en 1913, dans lequel le narrateur décrit la gare abandonnée de Cahors, dans le sud de la France. Il évoque la tristesse qui émane de ce lieu désert et de ses vestiges délabrés, mais aussi les souvenirs et les histoires qui y ont été vécus. Le poème est une méditation sur la nature éphémère de toute chose et sur la façon dont les lieux et les objets peuvent être chargés de sens et de mémoire.

Le poème a été publié pour la première fois dans le recueil “Les Poésies de A.O Barnabooth”.

Introduction du commentaire

Dans l’introduction, il n’est pas attendu des éléments très précis sur la biographie de l’auteur, ni sur son œuvre. Tu peux simplement écrire qu’il s’agit d’un poète moderniste marqué par l’expérience du voyage et de la découverte suffit amplement pour une entrée en matière réussite. En effet, la date de parution te donnait un indice sur le mouvement littéraire. Tu pouvais subtilement introduire les caractéristiques du modernisme en amorce en écrivant que le poète aspire bien à transférer la beauté aux aspects de la vie quotidienne, en l’occurrence à la gare de Cahors.

Proposition de plan et brève analyse

Le plan répond aux problématiques suivantes : comment l’évocation de la gare donne-t-elle lieu à une méditation sur le temps qui passe ? Comment le poète évoque-t-il le contraste entre la situation actuelle de la gare et sa fonction d’origine ?

I. Évocation du souvenir de la gare de Cahors 

A) Un poète nostalgique…

De prime abord, le thème du souvenir est manifeste dans ce poème, on y retrouve tout le registre des réminiscences du poète. Son ton nostalgique en témoigne. Dès le vers 1 “à présent”, il y a une disjonction entre ce que la gare était et ce qu’elle est devenue ; “désaffectée, rangée, retirée des affaires”. Le rythme ternaire qui est une gradation ascendante avec une allitération en “r” traduit l’éloignement et le repli. La nostalgie du poète est proéminente. Elle est amplifiée par la répétition de l’interjection “ô” (v1, 12, 14), qui met en évidence l’exaltation des sentiments du poète pour ce lieu.

B) … amoureux du lieu 

Dans un premier temps, la gare est personnifiée dès le premier vers, elle est la « Voyageuse », la « cosmopolite ». La reprise du point d’exclamation traduit l’engouement du poète pour ce lieu, qui semble être celui de tous les possibles. La gare regroupe tout d’abord des personnes aussi diverses que variées issues de milieux sociaux divergents, elle est bel et bien cosmopolite. Le poète veut montrer qu’il ne s’agit pas simplement d’un lieu transitoire, par lequel on passe pour se rendre autre part. La gare est sublimée en un lieu où les sentiments humains se font et se défont.

L’adverbe « tant » (v13) est répété à trois reprises. Le nombre de départs et de retours, d’adieux et de retrouvailles est inexprimable. En effet, elle est bien le lieu de nombreuses traversées, “ce quai qu’autrefois balayait le robe d’air tourbillonnant des grands express” (v7-8). Notons l’ambivalence évidente entre la gare et la femme. L’adresse directe avec le déterminent possessif “ta” (v5) contribue à présentifier le souvenir de la gare. La métaphore filée du voile qui s’étend le long du texte, “tu étends au soleil (…) ton quai vide” (v6 ), “la robe d’air tourbillonnant des grands express” ( v8 ) habille le texte de féminin. Ainsi, la figure de style de la personnification peut nous rappeler celle de La Lison. Il s’agit de la locomotive de Jacques Lantier dans La Bête Humaine d’Émile Zola.

II. Sublimation du souvenir de la gare de Cahors 

A) Le temps qui passe et qui trépasse

Tout d’abord, l’adverbe de temps “autrefois” (v7) mentionne l’antécédent de la gare. Le temps a pour effet d’estomper la vitalité de ses victimes en amenuisant leur vigueur. Au vers 23, “l’ébranlement des trains ne te caresse plus”, cela montre qu’autrefois la gare était très active et dynamique mais que ce n’est plus le cas désormais. À présent, la gare est “ Désaffectée, rangée, retirée des affaires “ (v2), cette gradation ascendante accentue le délaissement de cette gare, “un peu en retrait de la voie” (v3), “ton quai vide” (v6). La gare est silencieuse (v9).

Pour autant, bien que le poème soit emprunt de nostalgie, il n’est pas question de mélancolie, d’abattement moral. Même si la gare est en retrait, elle peut désormais “goûter les saisons” (v17), “le chatouillement des doigts légers du vent” et embrasser “la paix bucolique” (v25). Le registre de la paisibilité irrigue la fin du poème, en laissant un accent optimiste. Enfin, l’ambivalence de la gare qui se manifeste avec l’oxymore “vieille et rose” (v4-5) montre sa réalité duale. Elle n’est plus à l’apogée de son activité, pour autant son souvenir reste ancré dans la mémoire du poète.

B) Un lieu transposé en sanctuaire naturel 

Bien que la gare ne soit plus ce qu’elle était autrefois, son souvenir reste intacte dans la mémoire du poète. Il est alors question de sanctuaire, au sens de lieu fermé et secret. On peut y déceler une connotation presque religieuse avec l’évocation de Dieu au vers 15. La connotation est désignée explicitement au vers 14, “ô double porte ouverte”. En effet, le poème donne bien lieu à une méditation du poète sur ce qu’est la gare, une voie d’accès à Dieu. Les portes mentionnées peuvent faire allusion aux portes du paradis. L’euphémisme ici est très subtil ; la gare n’est plus, elle est décédée, elle “se repose” (v 17). Le champs lexical de la lumière amplifie cette impression de sublimation ; “au soleil” ( v6), “la chaleur” (v11), “éblouissante” (v16). À défaut des gens, c’est la nature qui a pris le dessus sur le lieu ( v17 à 20).

Conclusion du commentaire

La gare n’est pas un lieu anodin, elle peut faire penser à un cœur battant, vrombissant ou tout le monde circule. Bien qu’elle ne soit plus animée par aucun flux, elle n’en demeure pas moins mémorable par les horizons qu’elle a pu ouvrir. Ce poème moderniste prouve que ce qui n’est plus n’est pas pour autant ineffable. L’impression que les objets – lieux laissent sur nous sont parfois des empreintes aussi marquantes que des êtres faits de chairs et d’os.

La rédaction espère que cette analyse du commentaire de bac de français 2021 t’aura été utile ! Tu peux retrouver les sujets du bac de philo 2021 ci-joint et l’analyse des sujets du bac de philo ici.

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