On pense souvent que l’apprentissage est réservé aux élèves en CAP ou en études courtes de type BTS ou BUT. Mais il est de plus en plus fréquent pour les étudiants qui visent un bac +3 ou un bac+5 d’effectuer tout ou partie de leur scolarité en optant pour la formule de l’alternance. En cette rentrée 2022, où en est l’apprentissage dans les Grandes Écoles de management et d’ingénieurs ?
La CGE a souhaité faire un état des lieux de l’apprentissage au sein de ses 265 écoles membres, dont HEC, Sciences Po Paris, l’ENS, les écoles Centrale, pour les noms qui te parleront certainement le plus. Le baromètre apprentissage qu’elle vient de publier montre que 80% des 112 écoles ayant répondu au questionnaire de la CGE proposent des formations en apprentissage. Elles sont même 37% à avoir créé leur propre organisme de formation par apprentissage (OFA), facilitant ainsi l’accès à cette modalité d’études à celles et ceux qui rejoignent leurs rangs. Quels sont les autres chiffres à retenir ?
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Des alternants qui trouvent facilement leur entreprise
43% d’alternants en plus en deux ans dans les Grandes Écoles françaises, c’est le signe de la grande vitalité de cette modalité d’études, boostée par les aides que l’État accorde depuis la crise Covid aux entreprises qui embauchent des alternants. D’ailleurs, ils sont une minorité d’étudiants en Grande École à débuter leur année d’alternance sans avoir trouvé d’employeur (moins de 10% rapporte le CGE dans son baromètre).
Et nul besoin pour eux de solliciter les job-boards auxquels étudiants et chercheurs d’emploi font traditionnellement appel (Apec, Welcome to the Jungle, Keljob, etc.). Les étudiants des Grandes Écoles françaises trouvent leur alternance en majorité grâce aux réseaux de leur établissement. Ces dernier sont en effet réputés pour la qualité et le dynamisme de leur service carrière. Autrement, c’est via leur réseau personnel que les étudiants signent leur contrat d’alternance.
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Une rémunération au-dessus des seuils minimaux
25% des alternants recensés au sein des Grandes Écoles ayant répondu à l’enquête de la CGE étaient boursiers avant de faire le choix de l’apprentissage et les salaires qu’ils touchent en tant qu’apprentis sont en moyenne de 20% supérieurs aux seuils minimums définis par la loi, ce qui montre la confiance des entreprises dans leurs compétences et leurs capacités d’évolution.
863€, c’est ce que touchent les alternants de moins de 21 ans vs. les 707€ minimum qui sont inscrits dans la loi. C’est donc en moyenne 156€ que les étudiants de Grandes Écoles françaises de moins de 21 ans perçoivent de plus que la rémunération minimum légale. Les alternants de plus de 21 ans sont payés en moyenne 1 035€ par les entreprises qui les accueillent, soit 163€ de plus que la rémunération minimale prévue légalement.
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1/4 d’apprentis en dernière année de master
Les étudiants peuvent opter pour la voie de l’apprentissage en L3, M1 ou M2. Parfois sur deux années consécutives s’ils le souhaitent et que l’école le permet. En général, cela concerne les deux années du cycle master, donc plutôt la période de spécialisation.
Le baromètre de la CGE montre que c’est durant la dernière année d’études que la proportion d’apprentis est la plus importante. Ils représentent en moyenne plus d’1/4 de chaque promotion. Le ratio nombre d’apprentis/effectif total de la promotion s’élève en effet à 28,4%. Il est de 23,2% pour les étudiants l’année de leur bac+4 et de 24,4% pour ceux qui sont en 3e année d’études post-bac.
Moins d’international pour les apprentis étudiant en Grande École
Seule ombre au tableau de l’apprentissage dans les Grandes Écoles françaises : cette formule écarte souvent la possibilité d’une expérience à l’international. Elles sont une courte majorité des écoles (54%) à permettre à leurs étudiants en apprentissage de pouvoir bénéficier d’une mobilité à l’étranger pendant la durée de leur contrat. Et les financements proposés par l’OPCO (organisme gérant conjointement l’apprentissage avec les écoles) sont peu significatifs : 56% ont versé moins de 200€ aux apprentis concernés.
En conclusion de son baromètre de l’apprentissage 2022, la CGE demande donc la révision de la loi au sujet des mobilités internationales pendant une expérience en apprentissage. Un arrêté de janvier 2020 impose en effet la mise sur “pause” de l’apprentissage dès lors que l’étudiant passe plus de 4 semaines à l’étranger. La CGE regrette également la faible participation financière des OPCO.
“L’internationalisation est essentielle pour développer des compétences sociales (soft skills : autonomie, indépendance, prise de parole en public, adaptation…), linguistiques et culturelles qui sont indispensables pour évoluer et s’épanouir sur le marché du travail“, souligne la Conférence des Grandes École qui appelle de ses vœux une évolution prochaine de la loi.
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