Depuis toujours, le luxe attire les étudiants qui sont nombreux à s’insérer dans ce secteur. Celui-ci a prouvé ses capacités de résilience en cette période de crise économique. Aujourd’hui, les business schools restent un formidable vecteur d’insertion pour ceux qui souhaitent travailler dans cet univers. Découvre le classement 2021 des écoles de commerce dans le luxe.
Le luxe est l’un des secteurs qui attirent le plus les étudiants chaque année. Cet univers très porteur connaît finalement peu la crise. Ces cinq dernières années, l’action de LVMH a bondi de 276%, celle de Kering a pris 307%. Si ces entreprises ont connu une chute de leur cours au mois de mars, au plus haut de la crise du coronavirus, elles se sont vite relevées et les courbes sont toutes dans le vert, aujourd’hui. Les marques connues ou moins connues ont toute réalisé de belles performances, surtout à partir du deuxième semestre 2020, à l’image de PVH Corp (Calvin Klein, Tommy Hilfiger, Izod, Arrow…) dont l’action a grimpé de 130% entre le 31 mai et le début de l’année 2021.
Aujourd’hui, les seules entreprises qui sont à la traine sont surtout celles qui s’intéressent aux cosmétiques : parfum, maquillage, etc. Il faut dire que les ventes de ces produits se sont effondrées depuis le premier confinement de mars 2020 et ont poursuivi leur chute à la rentrée 2020. Ces marques ont enregistré une baisse des ventes de 53,4% entre mars et mai et la décrue s’est poursuivie, enregistrant une chute de 6,3% entre le déconfinement et la rentrée, d’après les chiffres de Nielsen. Le marché de la beauté était déjà en recul en 2019, mais l’année 2020, le télétravail et l’obligation de rester chez soi ont porté atteinte aux ventes de ces produits. Le port du masque a aussi grandement affecté les ventes de rouge à lèvres qui ont baissé de 75% durant le premier confinement, pour poursuivre leur chute de 26,4% entre le mois de mai et septembre.
Cependant, malgré les crises, le secteur du luxe reste une valeur refuge. Les entreprises qui évoluent dans cette branche ont très peu licencié ou supprimé des postes ces derniers mois et les jeunes diplômés montrent toujours autant d’intérêt pour le luxe.
Pourquoi le luxe attire tant les étudiants en école de commerce ?
Il est vrai que c’est un secteur qui plaît énormément aux élèves et diplômés issus des Grandes Écoles. D’après la dernière enquête d’Universum, les organisations plébiscitées par les étudiants de business schools sont LVMH, L’Oréal, Google, Chanel et Apple.
La première raison serait sans doute toutes les possibilités qu’offre l’univers du luxe. En effet, les mastodontes de ce secteur sont souvent basés dans de nombreux pays du monde, permettant aux collaborateurs qui les rejoignent de bénéficier de formidables opportunités à l’international, à l’image de Gaëtane, diplômée d’école de commerce et DG d’Armani à Tokyo. Les perspectives d’évolution des jeunes diplômés sont infinies à l’internationale et en France où les nombreuses activités des groupes du luxe permettent à chacun d’explorer plusieurs métiers.
Le secteur du luxe est à la pointe des tendances, en matière de mode, mais aussi en ce qui concerne les questions liées aux nouvelles technologies. Tous les grands noms du luxe ont compris que le marketing, et notamment le marketing digital, avait son importance dans la stratégie, tout comme les sujets liés au big data. Le confinement a aussi poussé ces entreprises à accélérer une digitalisation qui était déjà bien avancée. Les acteurs du luxe ont également compris que la technologie pouvait grandement améliorer l’expérience client, optant pour une stratégie phygital avec options de personnalisations en magasin, mais aussi amélioration de l’expérience d’achat, en créant un pont entre points de vente physiques et virtuels. Ce sont là autant d’opportunités pour des diplômés qui sont assurés de rejoindre des entreprises dynamiques qui n’ont pas peur de la transformation !
Globalement, les entreprises du luxe savent également répondre aux attentes des étudiants lorsqu’ils intègrent le marché du travail. D’après la dernière enquête d’insertion de la Conférence des Grandes Écoles, ils sont avant tout attentifs aux perspectives d’évolution (qui sont pléthoriques au sein de ces organisations), au salaire proposé, mais aussi à la notoriété de l’entreprise. En outre, 17,9% des diplômés de la promotion 2019 ont débuté leur carrière à l’étranger, une opportunité possible au sein des géants du luxe. Cette attractivité du secteur se ressent du côté étudiant. En effet, la France est reconnue dans le monde entier pour son savoir-faire et son expertise dans le luxe, attirant par la même les étudiants du monde entier. Mais les écoles sont nombreuses à nouer des partenariats avec les acteurs de cette industrie.
Les écoles de commerce et le luxe : une grande histoire d’amour
Depuis plusieurs années, des formations spécialisées dans le secteur émergent dans les Grandes Écoles de commerce. Si des spécialisations sont proposées dans certaines business schools au sein du Programme Grande École, à l’image de l’ESCE et de son parcours Marketing luxe, de nombreux établissements ont décidé de créer des cursus ad hoc. C’est le cas de BSB et de son MSc Global Marketing & Luxury Management, de NEOMA avec l’International Master in Luxury Management, emlyon et le MSc in Luxury Management & Marketing ISC Paris et son MSc Communication et Marketing du Luxe ou encore le MSc Luxury & Fashion Management de SKEMA. La liste est longue !
De nombreux partenariats sont nés dans les écoles de commerce qui s’associent à de grands établissements qui forment ceux qui travailleront dans l’univers du luxe. C’est notamment la trajectoire prise par emlyon avec l’Institut Paul Bocuse ou encore Grenoble EM avec Ferrières. Ces relations étroites donnent lieu à la création de formations communes, mais aussi à des chaires spécialisées, à l’image de l’ESSEC qui a créé la Chaire ESSEC Savoir-Faire avec le Château de Versailles et avec le soutien de Chanel, de LVMH via la Maison Dom Pérignon et Van Cleef & Arpels. Les besoins dans le secteur sont tels que les grands noms du luxe s’associent désormais aux écoles de commerce pour proposer des formations post-bac comme le nouveau Bachelor en Management des Services proposés dès la rentrée 2021 par NEOMA et proposé en partenariat avec l’enseigne d’épicerie fine Fauchon et L’Oréal.
Méthodologie du classement 2021 des écoles de commerce dans le luxe
Pour réaliser ce classement des écoles de commerce dans le luxe, nous avons analysé les données fournies par LinkedIn. Avant de réaliser ce palmarès, nous avons isolé les cent groupes les plus influents dans le secteur, en nous basant sur les données du rapport de Deloitte. Nous avons ensuite comptabilisé le nombre d’étudiants et de diplômés présents pour chaque école sur le réseau social, ainsi que le nombre d’alternants, stagiaires et collaborateurs qui indiquent sur leur profil travailler dans ces cent groupes, mais aussi dans les marques qui appartiennent à ces mastodontes du luxe.
Après avoir récolté ces données, nous avons réalisé deux classements. Le premier, en valeurs absolues, met en avant les écoles de commerces qui affichent le plus d’étudiants ou diplômés dans les entreprises ou marques détenues par les 100 plus grands groupes du secteur du luxe. Le second, en valeurs relatives, met en regard le nombre d’alumni et élèves d’écoles de commerce qui indiquent travailler dans ces organisations, par rapport au nombre de diplômés présents sur LinkedIn.
Pour chacun des classements, les business schools ont obtenu une note comprise entre 0 et 100, en fonction de leur position. Nous avons ensuite additionné les scores de chacun des palmarès pour obtenir le classement final des écoles de commerce dans le luxe.
Analyse du classement 2021 des écoles de commerce dans le luxe
Sans surprise, les écoles qui affichent des partenariats très étroits avec les entreprises du secteur du luxe se positionnent dans le haut du classement. Celles qui affichent des MSc ou des spécialisations dédiées sont également bien placées, à l’image de NEOMA, de l’ESSEC et de SKEMA. Cette dernière est partenaire de LVMH et L’Oréal, entreprise qui a d’ailleurs noué une relation privilégiée avec KEDGE, 4e au classement. SKEMA se distingue par ailleurs dans le secteur du luxe puisqu’un de ses diplômés vient d’être nommé CEO de Tiffany and Co.
Il est intéressant de constater que, contrairement aux autres palmarès, le classement des écoles de commerce dans le luxe ne fait pas la part belle à la popularité des écoles, mais vraiment au développement d’un savoir-faire et expertise dans ce secteur. HEC Paris n’est que 9e, tandis qu’ESCP BS occupe la 7e place. emlyon, 5e au classement, a noué de nombreuses relations avec de grands noms de l’industrie : Esthee Lauder, Chanel, LVMH, mais aussi Richemont, autant d’entreprises qui font partie des marques de luxe les plus puissantes d’après Deloitte. Cette reconnaissance parmi les mastodontes de l’univers du luxe semble ainsi faciliter l’insertion des diplômés dans cette branche.
Cependant, cette analyse peut être nuancée. Le secteur dans lequel s’orientent les diplômés de Grandes Écoles n’est pas le même pour toutes les business schools. En effet, celles-ci se spécialisent dans certains secteurs, d’autres voient leurs diplômés intégrer d’autres branches. D’après la dernière enquête de la CGE, les trois secteurs préférés des étudiants restent actuellement le conseil, la banque/assurance et les TIC.