Classement écoles commerce 2020 Entrepreneuriat

Classement des écoles de commerce 2021 – Entrepreneuriat

Le monde d’hier, le monde d’aujourd’hui le monde de demain… Jamais ces expressions n’auront été aussi actuelles. La reprise économique suscitait de forts débats au sein des économistes. Serait-elle en U ou en V ? Finalement, c’est un K : l’ancien monde industriel semble à la peine tandis que le nouveau monde digitalisé prend son essor.

Alors que Tesla, Zoom ou Peloton brillent dans l’incarnation de l’avenir, d’autres anciens fleurons, à l’instar d’Unibal-Rodamco-Westfield, Société Générale, Sodexo et même le prétendu insubmersible Airbus, sombrent. Pourtant, nos chères Grandes Ecoles de commerce sont bien plus friandes de ces derniers, importants pourvoyeurs d’emplois pour leurs diplômés, que de ces pépites que la Bourse valorise comme étant l’incarnation de notre avenir. Aujourd’hui, Zoom et ses 3 400 employés valent 140 milliards de dollars tandis que le spécialiste hardware et software du sport à la maison Peloton en vaut 35,5. La Société Générale et ses 138 000 employés ? Seulement 12,5. Le leader mondial de la restauration collective Sodexo et ses 470 000 employés ? 11 milliards…

Un classement biaisé mais révélateur

Pourtant, aucun palmarès ne prend en compte les véritables créations d’entreprises. Si certains s’y intéressent, ils passent au crible des critères tels que le nombre d’entreprises passées par les incubateurs, la superficie de ces derniers, les articles de recherche autour d’une thématique où tout savoir périme en quelques mois ou encore les moyens qu’ils y déploient. Et cela tombe bien, car cela n’a… pratiquement aucun impact sur la véritable création de valeur entrepreneuriale et ne permet aucunement de mesurer la création économique et les dynamiques d’un capitalisme dont les mutations n’auront jamais été aussi rapides.

Nombre d’établissements se fourvoient lorsqu’elles indiquent à leurs étudiants le moment idoine pour créer leur entreprise. Leurs cursus se focalisent sur la création d’entreprise à la fin du cursus, après un M2 spécialisé en entrepreneuriat qui, en dehors de quelques sujets liés au financement, devrait consister en la maîtrise technique parfaite de chaque discipline… Il n’y a rien de pire. Et ce classement le démontrera. Le meilleur moment pour entreprendre est au début de ses études. Ensuite, ce sont avec quelques années d’expérience et un réseau fourni que l’on minorera le coût d’opportunité et que le reward économique sera probablement important !

Étant donné que tout classement possède un fort pouvoir d’influence et potentiellement d’action, espérons que la réalité statistique puisse permettre aux Grandes Écoles d’engager leurs étudiants vers la voie de l’entrepreneuriat dès le début de leur parcours… mais aussi après de nombreuses années de carrière, comme le démontre la force de l’INSEAD au sein de ce palmarès !

Nous avons donc décidé de nous intéresser uniquement aux résultats de l’effort entrepreneurial des Grandes écoles à travers la mesure des sommes levées par les startups créées par leurs alumni. Ces données ont été compilées à travers des bases de données de suivi des levées de fonds. Il est possible que certains diplômés n’aient pas été liés à leurs écoles, auquel cas nous invitons les écoles en question à nous faire part de certaines requêtes que nous prendrons en compte.

Disclaimer : nous tombons dans le pire travers d’un média couvrant l’entrepreneuriat, à penser que la réussite d’une startup ne dépend que de sa capacité à lever des fonds. Si tel était le cas, jamais vous ne liriez ces lignes dans un support qui a commencé avec un investissement de 2€ et qui n’a jamais été refinancé depuis. Pour la prochaine édition, nous y ajouterons également la prise en compte des exits (reventes ou introductions en Bourse), une mesure qui serait autrement plus pertinente que le cash brûlé pour financer une hypothétique croissance. Ce classement, qui ne repose pas sur les efforts directs des écoles, est donc parfaitement bancal et nous sommes les premiers à le reconnaître. Néanmoins, cela permet de mettre sur le devant de la scène un nouveau type de mesure de ce que deviennent de plus en plus les diplômés des business schools : des créateurs de business.

Que retenir de ce classement des écoles de commerce ?

Les institutions qui trustent le sommet des palmarès des Grandes Écoles étant celles qui recrutent les meilleurs étudiants, il n’y a guère de surprise à retrouver ces mêmes écoles au sommet du tableau. Mais, au-delà de ces institutions, ce palmarès dépend bien souvent de quelques rares réussites, où l’impact de la Grande École en question n’est pas forcément évident. Les levées de fonds ainsi que les réussites entrepreneuriales s’inscrivent dans ce qui est communément appelé la Power Law : les gagnants s’arrogent une part très élevée de l’ensemble du gâteau, selon une distribution qui diffère très fortement d’une loi normale.

Les startups créées par les diplômés de l’ensemble des Grandes Écoles de commerce françaises ont levé un total de 26,952 milliards de dollars. A titre de comparaison, la Harvard Business School a vu ses alumni lever 85,5 milliards de dollars tandis que Stanford atteint l’impressionnant chiffre de… 221,7 milliards de dollars !

Aux cinq premières places figurent les quatre premières écoles du classement Bearny SIGEM 2020 ainsi que l’INSEAD. Cette dernière concentre près de 45% de la somme totale levée par toutes les startups créés par des diplômés de Grandes Écoles françaises. En y ajoutant Grenoble Ecole de Management, ces six écoles font partie du cercle des écoles dont les alumni ont levé plus d’un milliard de dollars pour leurs aventures entrepreneuriales. Au-delà, le top 11 compte cinq établissements dont les diplômés ont levé plus de 100 millions de dollars. On y trouve emlyon, NEOMA, Rennes SB, l’ISG et KEDGE BS. Si on cumule les sommes levées par les startups des 21 écoles les moins bien classées, soit 597 millions de dollars, le hors-top 11 ne se classerait que 7e, tout juste devant emlyon. La première école post-bac est l’ESSCA (16e), qui devance de peu l’IESEG. Il est important de noter que la grande majorité des écoles de tête propose un master en entrepreneuriat.

Un classement extrêmement inégalitaire

Au-delà de ces écoles, seules deux établissements font référencer plus de 10 startups ayant levé significativement des fonds, au point d’être référencées. Il s’agit de SKEMA (16 startups) et de l’INSEEC (10). Au sein de la CGE, 32 écoles sont référencées tandis que d’autres ne comptent aucune startup référencée à leur actif.

Avec 855 entreprises fondée par ses alumni, l’INSEAD fait mieux que toutes les autres écoles confondues (762), et s’arroge 53% du nombre total de startups référencées. Si chaque école référencée compte en moyenne 50 startups dans cette base, seules 4 écoles dépassent ce seuil, la médiane se situant à… seulement 7.

La force des fleurons dans ce classement d’écoles de commerce 2021

Pour chaque école, nous avons décidé de nommer un fleuron. Il s’agit de l’entreprise ayant levé le plus de fonds. Au global, ces fleurons représentent 19,2% des sommes levées par l’ensemble de ces startups. Mais à l’échelle de chaque école, le fleuron contribue en moyenne à 60% de son total. Pour 11 écoles, celui-ci excède même 83%.

Avec un montant total de 1,2 milliard de dollars levés, Lazada Group (HEC) est la startup ayant levé le plus de fonds, toutes écoles confondues. La plateforme d’achats en ligne est désormais dans le giron d’Alibaba qui y a investi 1 milliard de dollars en 2016. Elle est suivie de Jumia (EDHEC), le leader africain de l’e-commerce coté au NASDAQ et de GetYourGuide (Grenoble EM), agence de voyage en ligne soutenue par le géant japonais Softbank.

L’INSEAD se différencie par sa forte régularité : son fleuron (PolicyBazaar, agrégateur d’assurances basé en Inde) ne représente que 4,5% de son total et ne se classe que 4e au palmarès des plus grosses startups en termes de levées de fonds. À l’inverse, 31 des 52 startups ayant levé plus de 100 millions d’euros comptent au moins un INSEAD (dont Qonto qui mêle HEC et INSEAD et Talentsoft, avec ESCP cette fois-ci). En sus de l’INSEAD, seules 4 écoles dépendent à moins de 25% de leur fleuron : ESCP, KEDGE, HEC et SKEMA.

Enfin, certains fleurons font le rang de certaines écoles. Rennes School of Business s’invite dans le top 10 à la faveur des levées de fonds records enregistrées par Voodoo, nouvelle licorne du gaming (Helix Jump, paper.io), membre du Next40 et cofondée par Laurent Ritter, diplômé en 2010 de l’institution bretonne. Avec 1,13 million d’euros de chiffre d’affaires en 2016, 71 millions en 2017 et 325 millions en 2018, la pépite n’a pas eu de mal à attirer Goldman Sachs, puis Tencent à son capital. Elle représente 94,63% de la performance de Rennes SB.

Ce taux monte même à 100% pour trois écoles : l’ESDES (JobiJoba), l’EM Normandie (Cherche mon nid) et l’ESC Clermont (StickyAds.tv). Cependant, cette dernière école montre les limites de notre exercice : si StickyAds.tv n’a levé que 6,11 millions de dollars au cours de son existence, cette dernière a été revendue pour 110 millions de dollars à Comcast, matérialisant une des plus belles réussites de l’écosystème français entrepreneurial des années 2010. Par ailleurs, Gilles Chetelat, diplômé de l’école à l’origine de la startup, a récemment fondé une autre entreprise dans la EdTech, Clind, qui vient de lever 2 millions d’euros et qui n’est pas référencée, comme le sont beaucoup d’entreprises hélas. Se contenter de levées de fonds, et de celles publiques, ne permet pas d’illustrer la véritable création de valeur économique, même si cet exercice nous permet d’obtenir une approximation des dynamiques entrepreneuriales.

Voici l’ensemble des données :
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