La session du bac 2022 laisse présager un maintien du contrôle continu. Ces dernières années, l’examen a été astreinte à de nombreuses réformes. Cette dynamique de changements ne semble pas être tempérée pour autant. Jean-Michel Blanquer, le Ministre de l’Éducation nationale, s’est prononcé sur les mesures qui pourraient advenir pour la session 2022. D’ici la fin juin, de plus amples précisions seront transmises.
Quelles sont les modalités du baccalauréat actuel ?
Tout d’abord, il est vrai qu’il n’est pas aisé de s’y retrouver avec toutes les modifications impulsées par la pandémie. Mais jusqu’à présent, la formule du baccalauréat était la suivante : à cloche-pied entre des évaluations communes et les épreuves de fin d’année. Cependant, la volonté de régulariser le travail des élèves tout au long de l’année a poussé le Ministre à moduler la formule actuelle. Ainsi, le comité de suivi du bac propose de supprimer les évaluations communes, au profit d’un contrôle continu. De cette manière, 40% du baccalauréat reposerait sur le bulletin scolaire et 60% sur les épreuves finales.
Certain syndicats enseignants pointent du doigt le Ministre. Mécontents, ils l’accusent d’utiliser la crise comme prétexte. En effet, ces nouvelles mesures insuffleraient une nouvelle bourrasque de réformes et viseraient à imposer définitivement le contrôle continu. En raison de la conjoncture actuelle, un chamboulement des modalités avait été recensé. Les évaluations communes prévues en première et terminale avaient de ce fait été remplacées par le contrôle continu.
Bac 2022 : pourquoi soutenir le maintien du contrôle continu ?
Par ce biais, l’objectif est d’encourager un travail sur le temps long plutôt que sur du bachotage de dernière instance.
Jean-Robert Pitte, auteur du livre « Stop à l’Arnaque du bac » (2007), déplore en effet la valeur dérisoire du diplôme tout en condamnant le manque de suivi des élèves tout au long de l’année. Il écrit que « Lorsqu’on connaît les taux d’échecs aux examens ou d’abandons après la première à l’université, on réalise à quel point le bac est devenu une mascarade. C’est à mon sens une arnaque grave pour les élèves et la société. On leur fait croire que grâce au bac, ils peuvent accéder à n’importe quelle formation et réussir. Un contrôle continu sérieux permettrait un meilleur apprentissage et un livret scolaire bien plus détaillé. Accompagner les élèves et les orienter vers telle ou telle formation en fonction de leurs souhaits et de leurs capacités redonnerait de la valeur au bac. » Ces propos justifieraient la volonté du comité de suivi du bac de moduler les conditions d’évaluation.
Un tonnerre de fortes oppositions gronde depuis ces derniers mois
Mais cette idée de réforme de maintien du contrôle continu pour le Bac 2022 suscite les débats par monts et par vaux. En effet, les détracteurs de ces mesures valorisent les épreuves finales du baccalauréat, qui devraient prendre davantage de place. Véritable levier d’égalité des chances, léguer autant de place au contrôle continu résulterait à laisser libre cours à l’injustice. En effet, depuis Napoléon, l’épreuve du bac délivre un diplôme républicain par excellence, en promouvant l’anonymat et donc l’égalité des chances. Aux antipodes de cela, le contrôle continu menacerait ce levier par l’ « habillage » d’appréciations selon les différents établissements. Au-delà de cet aspect, l’examen est plébiscité pour sa capacité à préparer les élèves au stress que peut susciter une échéance importante. Ne plus rattacher le bac à cette symbolique pourrait ne plus stimuler les élèves à convoiter le dépassement de soi.
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