Alors que les résultats du bac 2021 sont sur le point d’être connus, le gouvernement et les professeurs ont déjà les yeux rivés sur l’édition 2022 du baccalauréat. En effet, la crainte d’une baisse de niveau se fait très largement ressentir.
Alors que les dernières annonces du Ministre de l’Éducation semblent sonner le glas du baccalauréat, les professeurs grondent. Le corps enseignants en effet déplore une baisse exponentielle du niveau des élèves. La nouvelle mesure ne serait en rien un palliatif satisfaisant pour remédier à ce fléchissement, bien au contraire. Zoom sur les mécontentements du corps professoral.
Le contrôle continue pour le bac 2022 : les raisons de l’exaspération
Suite à l’annonce du maintien du contrôle continu dans l’évaluation du bac, une partie des professeurs n’ont pas caché leur mécontentement. En effet, le contrôle continu implique la prise en compte des moyennes annuelles de l’ensemble des résultats obtenus durant le cycle de terminal. Désormais, ce contrôle continu, qui fait vibrer les tensions, sera également pris en compte dans le cadre de l’orientation en études supérieures, sur la plateforme Parcoursup. De prime abord, l’égalité des chances se voit menacer par cette nouvelle réforme.
Être examiné par des professeurs différents, dont les attentes sont plus ou moins hautes, c’est se soustraire à l’arbitraire. Comment, dès lors, assurer l’accès favorable à la réussite de tous si une asymétrie survient au niveau de la notation des élèves ? Jean-Michel Blanquer assure vouloir préserver une égalité des traitements en prévoyant la diffusion de répères nationaux aux équipes pédagogiques. De ce fait, le bac 2022 n’équivaudrait pas à une baisse de niveau selon ses dires. Beaucoup s’insurgent déjà contre une mesure qui favoriserait selon eux le nivellement par le bas.
Une bienveillance forcée : les déboires que suscite le contrôle continu
Pour à tout pris éviter un manque d’égalité dans les notations, Jean-Michel Blanquer encourage la « bienveillance » des professeurs. Ces derniers la juge injustifiée et démagogique. En effet, certains professeurs voient d’un très mauvais oeil cet appel à l’indulgence. Aussi, ces derniers la considèrent comme soeur de complaisance ou de laxisme. Elle n’aurait pas sa place dans la progression et la réussite d’un élève. Conçu presque comme « un signe de mépris envers les élèves », mieux noter équivaudrait à ne pas faire progresser les élèves. Par conséquent, ce résultat serait aux antipodes de la volonté du Ministre. En effet, ce dernier veille à promouvoir l’implication des élèves sur le temps long et encourager la progression de chacun.
De manière globale, les professeurs redoutent à la rentrée prochaine la pression des parents d’élèves. Aussi, le poids de leur hiérarchie qui invite à noter plus légèrement les élèves est sujet de mécontentements. De ce fait, nombre de professeurs se montrent hostiles à cette nouvelle réforme, qui engendrerait selon eux une forte baisse de niveau.
Bac 2022 : cette baisse de niveau ne menace-t-elle pas la valeur du baccalauréat ?
Il est légitime de se poser cette question. À l’instar du diplôme, ce sont les bulletins qui semblent, de nos jours, peser le plus dans la balance. Prenons l’exemple de Sciences Po Paris, prestigieuse école qui concèdent aux dossiers scolaires une très grande valeur. En effet, l’école a décidé de substituer le concours d’entrée par le dossier scolaire. D’autres professeurs pointent du doigt le subterfuge fomenté par le Gouvernement. Ce dernier orchestrerait un gonflement des notes en dépit d’une baisse de niveau général, pour prouver qu’il n’en est rien et que tout va bien. En 2014, Luc Ferry, ancien ministre de l’Éducation, disait déjà que “Le bac n’a plus aucune valeur, sans le bac, on ne peut rien faire, avec le bac non plus.”