En France, 95% des lycéens se disent satisfaits de l’annulation des épreuves du bac 2020. Si ce pourcentage est élevé, il ne faut pas oublier que les résultats de cette session ont été exceptionnels. Néanmoins, cette situation est loin d’être universelle. Elle est effectivement bien différente au Royaume-Uni. Les derniers jours ont été plus que mouvementés.
Une annulation des épreuves à cause du Covid-19
Pandémie oblige, les épreuves du baccalauréat anglais ont été annulées durant le confinement. Au Royaume-Uni, le système éducatif est différent: les élèves ont le choix dans le nombre de matières qu’ils veulent étudier. Ils choisissent enfin les A-levels qu’ils veulent passer mais doivent garder en tête que leurs résultats seront demandés par les universités.
Il ne faut pas non plus oublier que le système éducatif anglais est décentralisé, c’est-à-dire qu’il dépend de chaque gouvernement (britannique, gallois, nord-irlandais et écossais). En raison de l’annulation de ces examens, chaque gouvernement a alors eu la responsabilité de choisir le système de notation en vigueur. Mais c’est précisément ces modalités qui ont suscité de vives contestations parmi les étudiants anglais.
Quel système de notation pour les A-levels ?
Le gouvernement britannique et l’Ofqual, l’organisme qui réglemente les qualifications, les examens et les tests en Angleterre, avaient décidé d’utiliser un algorithme permettant de générer des notes standardisées. En effet:
– Les résultats des A-levels sont fondamentaux dans le choix des universités ! Ces dernières effectuent généralement une pré-sélection des candidats grâce aux notes prédictives des enseignants. Elles les sélectionnent ensuite, dès mi-août, en fonction des résultats qu’ils ont effectivement eu aux examens. Cependant, les établissements scolaires ont fermés dès mi-mars et il était alors nécessaire de choisir un système de notation.
– L’utilisation des notes de contrôle continu auraient pu mener à des moyennes bien trop élevés. En France par exemple, la conservation de ces notes a entraîné un taux de réussite record ! Une telle hausse des résultats inquiétait l’Ofqual car elle aurait pu mettre à mal la réputation de l’examen !
Pour éviter la surnotation de certains professeurs, l’algorithme paraissait comme le système le plus adéquat et devait notamment prendre en compte les notes prédictives et les statistiques des anciens élèves des lycées.
Un algorithme très controversé
La publication des résultats le 13 août avait provoqué un tollé général. En effet, près de 40% des élèves avaient obtenu des notes inférieures à leurs notes prédictives. Les manifestations, les pétitions, et l’utilisation massive des réseaux sociaux avaient alors reflété le mécontentement des lycéens. On le retrouve notamment dans l’utilisation des hashtags #ALevelFiasco et #fuckthealgorithm sur Twitter.
Face à ce fiasco général, les gouvernements nord-irlandais et gallois avaient alors retiré l’utilisation de l’algorithme le 17 août 2020. Quelques heures plus tard, ce fut au tour du gouvernement britannique d’annoncer la même nouvelle. Aujourd’hui, les étudiants peuvent donc utiliser leurs notes prédictives pour leur choix d’université.
Néanmoins, si cette victoire a été un soulagement pour de nombreux lycéens anglais, beaucoup n’ont pas la possibilité d’utiliser leurs notes prédictives. C’est notamment le cas pour ceux qui auraient déjà accepté leur voeux, ou postulé dans d’autres établissements moins sélectifs. En effet, de nombreuses universités ont déjà rempli leurs effectifs et ne peuvent pas ouvrir de places supplémentaires.