Alors que le Président de la République a décrété une nouvelle fermeture des écoles pour les quatre prochaines semaines, des voix s’élèvent parmi les étudiants pour demander une annulation du bac 2021. Le Grand oral du bac et l’épreuve de philosophie doivent avoir lieu en juin prochain.
On s’en souvient comme si c’était hier. Printemps 2020, au plus fort de la pandémie, le ministère de l’éducation décide d’annuler les traditionnelles épreuves du baccalauréat. Les circonstances sanitaires rendent impossible tout rassemblement. Il est alors inenvisageable d’organiser les épreuves du bac. À la place, les élèves obtiendront le diplôme à partir de leurs notes en contrôle continu. Notes qui viendront remplacer celles qu’ils auraient dû avoir à l’issue des épreuves.
L’annulation avait été jugée largement nécessaire par l’ensemble de la classe politique et du corps enseignant. Cette même annulation avait également provoqué un élan de soulagement chez les élèves. Ces derniers avaient accumulé un certain retard dû à la fermeture des établissements et de la reprise laborieuse des cours en distanciel. Néanmoins, elle avait aussi généré beaucoup de frustration. Certains élèves avaient d’ores et déjà émis des doutes sur la valeur de leur diplôme, amoindrie par le contrôle continu. On parlait alors d’un bac « au rabais ».
Un an plus tard, il se pourrait que la question se pose selon les mêmes termes que l’année précédente. Effectivement, la courbe des contaminations continue de grimper. Le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, a déjà annoncé l’annulation des épreuves communes du bac, prévues à l’origine pour mars 2021.
Suppression des évaluations communes
Ces « épreuves communes » du bac 2021 concernaient les terminales et leurs enseignements de spécialité, mais aussi certaines épreuves des premières générales et technologiques. Celles-ci devaient avoir lieu entre le 15 et le 17 mars.
Le contrôle continu vient compenser ces suppressions, pour que les élèves aient malgré tout des notes à renseigner sur Parcoursup. Le Ministre avait indiqué à l’époque qu’il était possible pour les lycées d’organiser des épreuves de leur côté, afin que les moyennes des élèves reflètent une plus juste estimation de leur niveau.
Dans la foulée, le Ministre avait affirmé que tout serait fait pour que l’annulation du bac prévue en juin n’ait pas lieu. L’épreuve de philosophie pour les terminales, l’épreuve de français pour les premières (générales et technologiques), le Grand oral et les épreuves de bac pro et de BTS sont concernés. Les conditions de l’oral ont été assouplies : deux sujets pour les élèves au lieu de trois. Ces modalités faciliteront la tâche des élèves qui n’auraient pas vu tout le programme en classe. Il s’agit d’une volonté du Ministre d’adapter les conditions d’examen des élèves à la situation sanitaire : « C’est toujours cette conciliation entre l’adaptation, plus souple, et la bienveillance que nous voulons pour les élèves qui vivent une année particulière » avait déclaré Jean-Michel Blanquer au micro de RTL.
Vers une annulation du Grand oral ?
Bien que le Ministre ait été clair quant au maintien du Grand oral, des lycéens ont manifesté leur mécontentement sur les réseaux sociaux. L’union nationale des lycéens a également fait part de son inquiétude vis-à-vis des conditions d’organisation. Les principaux arguments des lycéens sont l’impréparation des élèves à l’examen à cause d’un enseignement à distance fluctuant. Déjà, lors de la session 2020, la plupart des lycéens avaient été soulagés par l’annulation des épreuves. Cette inquiétude grandissante a conduit le syndicat lycéen à créer sa propre pétition pour demander l’annulation des épreuves de juin.
Face aux doutes, le Ministre a réaffirmé sa volonté de maintenir les épreuves de juin. Le 1er avril dernier, il affirmait : « L’objectif est de maintenir autant que possible les examens tels qu’ils sont prévus aujourd’hui. » En effet, Jean-Michel Blanquer estime qu’à terme, la situation épidémique sera meilleure. La maintenance de l’exigence du bac serait donc conservée.
Des épreuves qui devraient bien avoir lieu, mais qui pourraient être suspendues au dernier moment. Une circulaire adoptée en décembre accorde le droit au ministère de l’éducation de modifier les modalités d’examens jusqu’à quinze jours avant leur tenue. Un suspens latent, qui durera donc jusqu’à la dernière minute. Cette situation fait fi de la grande fatigue des lycéens, privés de la possibilité de se projeter dans le futur.