Hugo Chavoix : cofondateur de la start-up Avenear

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Entre école de commerce et entrepreneuriat, Hugo, cofondateur d’Avenear, raconte son parcours d’étudiant, la naissance de son projet et les défis rencontrés pour faire le lien entre entreprises et étudiants, tout en menant ses études de front.

Parcours étudiant d’Hugo, cofondateur d’Avenear

Tu es en école de commerce, l’as-tu choisie avec l’idée d’entreprendre en parallèle au départ ?

Au début, je voulais devenir rugbyman professionnel, mais j’ai réalisé que ça n’allait pas être possible. C’est là que je me suis concentré sur mes différents projets et mon envie d’entreprendre. Faire une école de commerce était donc le meilleur choix. J’ai rapidement participé à plusieurs projets, comme le 4L Trophy, puis je me suis intéressé au recyclage des crampons de rugby. Dès la première année, j’avais beaucoup d’idées que j’ai pu commencer à explorer. Créer des projets me stimule. Le cadre d’une école de commerce m’aide à me concentrer dessus et me donne les outils pour les mener à bien.

Quel type d’élève étais-tu, te prédestinais-tu à faire de longues études ?

J’ai toujours voulu faire de longues études, c’est un moyen d’assurer ses arrières. J’étais assez introverti, j’avais de bons résultats sans que l’académique ne soit ma principale source de motivation et surtout, être dans une case ne me plaisait pas. Cette école était donc un bon compromis entre faire des études et créer des projets concrets.

Comment fais-tu pour gérer tes cours et votre entreprise en même temps ?

Le cursus sport études rugby que j’avais au lycée m’a beaucoup aidé dans la discipline et l’organisation. J’ai pris de bonnes habitudes, bien que la surcharge mentale soit difficile à porter parfois. Le point positif, c’est qu’on est trois sur le projet, donc on se soutient quand c’est compliqué. Ma technique, c’est de prévoir tous les jours ma journée du lendemain. Évidemment, je priorise les cours. C’est important de trouver un équilibre entre vie perso et vie pro. Pour réussir à concilier les deux, il faut être clair sur ses motivations et objectifs. Il ne faut pas avoir peur du changement en entrepreneuriat.

As-tu un emploi du temps ou des cours adaptés pour répondre à tes problématiques en école ?

Oui, j’ai le statut entrepreneur qui nous permet d’avoir des journées en plus qu’on peut poser comme des RTT (6 jours par semestre) pour nous permettre de bosser sur l’entreprise. Bien sûr, on ne peut pas louper les examens, sinon a le droit aux rattrapages. J’ai obtenu le statut en début de 3e année, une fois qu’on a tous les trois été acceptés au sein de l’incubateur.

Être un étudiant-entrepreneur en école de management

Peux-tu nous présenter ce projet et comment il est né ?

Avec Jules Leproust et Lucas Raymond, on s’est rencontrés en liste BDE. C’est à ce moment-là qu’on a décroché un partenariat avec le Club Med. Ils cherchaient un moyen de recruter des saisonniers pour l’été 2023, ce qui nous a permis de développer une stratégie de communication à l’IÉSEG sur le campus avec une activation de 5 jours. C’est-à-dire une communication intensive sur les réseaux, suivie d’un après-midi en présentiel où les étudiants ont pu déposer leur CV. En tout, on a récupéré 300 CV en ligne et 180 CV sur place. Les entreprises ont souvent du mal à comprendre les étudiants, à s’adresser à eux et à agir au bon moment. Il y avait une place à prendre pour faire le lien entre les boites et les étudiants. À l’époque on se concentrait plus sur le recrutement, mais aujourd’hui, nous sommes une agence marketing spécialisée dans l’engagement étudiant.

Es-tu rentré dans un incubateur ? 

À la suite de ce projet, 10 jours après précisément, on a postulé tous ensemble à l’incubateur. On a pitché notre idée et on a été pris. L’incubateur nous met en relation avec de nombreux professionnels, avec des mentors qui nous accompagnent à chaque étape du projet. Lorsque les projets commencent à bien fonctionner au sein de l’incubateur, on nous met progressivement en relation avec de potentiels investisseurs.

Quels objectifs aimeriez-vous atteindre avec votre entreprise ?

J’ai un objectif de très long terme. On aimerait devenir la référence étudiante en France des entreprises. On a envie de développer l’expertise étudiante et que ça devienne notre activité principale. Concrètement, dès qu’une entreprise souhaite toucher, engager ou mieux comprendre les étudiants que ce soit pour un produit, un événement ou pour se faire connaître, elle pourra passer par nous. On s’est réparti les rôles selon nos soft skills. Jules s’occupe de la partie juridique, contractuelle et financière, Lucas gère les aspects stratégiques et opérationnels et moi la partie commerciale. C’est-à-dire les rendez-vous, les briefs et les contacts avec les entreprises. Au début, il était difficile de bien définir les besoins de l’entreprise, mais, aujourd’hui, on est rodés et tout fonctionne bien. Notre objectif, c’est d’avoir des ambassadeurs Avenear partout en France. On les sélectionnerait parmi des étudiants volontaires sur des campus dans toutes les régions, et ils travailleraient pour nous durant le temps de leurs études. Leur rôle serait de nous faire remonter les infos importantes de leur écosystème académique, et de s’occuper des activations de nos clients. Par exemple, si l’entreprise est basée dans le Sud-Ouest, on privilégierait un ambassadeur du Sud-Ouest. Cette logique de réseau est aussi pensée sur le long terme : même lorsque nous ne serons plus étudiants, nous continuerons à intégrer des étudiants au cœur de notre fonctionnement, afin de rester connectés à leurs usages, leurs attentes et leurs codes.

Bien sûr, on aimerait beaucoup travailler avec Décathlon, ou d’autres grandes marques. Pour le moment, on génère du revenu pour la trésorerie, mais on ne se verse pas de salaire. Au début, on s’était positionné un peu en dessous du marché, par souci de légitimité. Maintenant, on a aligné nos prix. On travaille sur pas mal de projets pour développer Avenear, notamment à travers la création d’un nouveau média dont l’objectif sera de mettre en valeur les étudiants, de raconter leurs parcours, et de fédérer une communauté engagée, qui deviendra à terme un véritable levier pour nos clients.

Quelles sont les plus grandes difficultés que tu as pu rencontrer ? Financement, temps…

Ce qui a été le plus dur, ça a été l’organisation des rôles, et d’avoir cette légitimité avec des grosses boites. Quand ils sont face à nous, trois étudiants en école, ils ne nous prennent pas toujours au sérieux. Il est déjà arrivé que de grandes entreprises prennent rendez-vous avec nous et, au moment du troisième échange, disparaissent complètement. Elles récupèrent les informations dont elles ont besoin, puis coupent le contact.

Quelles erreurs as-tu faites au début que tu ne reproduirais pas aujourd’hui ?

Notre plus grosse erreur, ça a été de s’être concentrés sur la forme plutôt que sur le fond. On a perdu beaucoup de temps sur les statuts juridiques ou encore la direction artistique alors qu’on n’avait pas encore testé le marché. Nos rendez-vous n’étaient pas optimaux non plus. On les faisait de façon trop académique et ça ne fonctionnait pas. On a réalisé que, lorsque c’était un vrai échange plutôt qu’un exposé, les clients accrochaient beaucoup plus.

As-tu des conseils pour les étudiants qui aimeraient se lancer, mais qui ont encore des doutes ?

Le meilleur moment pour essayer, c’est quand on est étudiant. On a généralement peu d’impératifs, parfois pas encore de famille, donc c’est le moment idéal. C’est dans l’échec qu’on apprend. Il ne faut pas non plus s’inquiéter du regard des autres. Malgré tout, l’entrepreneuriat n’est pas fait pour tout le monde. Il faut être préparé à une forte charge mentale.

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