Connais-tu la méthode Feynman ? On est dimanche soir, tu as passé des heures à réviser ton prochain contrôle, mais ça ne rentre pas. Relecture à voix haute, surlignage… tu as tout essayé, mais rien n’y fait. Voici la méthode Feynman qui va faire des merveilles : vieille comme le monde, mais qui a fait ses preuves.
Qui a créé la méthode Feynman ?
Richard Feynman est un physicien américain, lauréat du prix Nobel de physique aux côtés de deux collègues, l’un américain et l’autre japonais. Il a également participé à l’étude de la bombe atomique, mais tu le connais sûrement grâce à cette fameuse méthode éponyme.
Surnomé « The great explaineur » (celui qui explique bien), Richard Feynman était réputé pour rendre accessibles les concepts les plus complexes, notamment auprès de ses étudiants de l’université de Caltech. Il a d’ailleurs obtenu la médaille Oersted qui récompense les contributions dans l’enseignement de la physique aux États-Unis. Ses cours ont donné naissance aux célèbres trois volumes des « Feynman Lectures on Physics ». Tu auras compris que cette méthode est née de la passion d’un chercheur qui voulait transformer les notions les plus ardues en explications claires et abordables.
On peut remercier notre ami Richard pour la méthode en quatre étapes qui va suivre.
Place à la technique pour appliquer la méthode Feynman
Comme dirait l’économiste Ernst Friedrich Schumacher : « N’importe quel imbécile intelligent peut rendre les choses plus grandes, plus complexes et plus violentes. Il faut un brin de génie – et beaucoup de courage – pour aller dans la direction opposée. »
Et c’est là que la technique de Feynman prend tout son sens.
Étape 1 : Choisis ton sujet
Que veux-tu apprendre ? Tu dois bien définir le sujet que tu veux maîtriser, puis l’écrire en haut d’une feuille blanche.
Étape 2 : Rédiger
Ensuite, tu vas écrire tout ce que tu sais sur ton sujet avec des mots simples. Tu notes tout ce que tu as compris. Utilise un vocabulaire que n’importe qui peut comprendre, même un enfant de 10 ans. Ainsi, tu auras une vision claire de ce que tu sais et ce que tu ne sais pas.
Étape 3 : Compenser ses lacunes
Maintenant que tu as déterminé quelles notions et parties du sujet tu ne comprenais pas, c’est l’heure de faire tes recherches. Replonge dans tes livres, cherche d’autres références sur internet… Diversifie tes sources d’apprentissage pour combler tous les points obscurs de ton sujet. Une fois que tu as les idées claires, tu peux compléter et écrire ce qui te manquait. N’oublie pas, tu dois toujours utiliser des termes simples adaptés à tous.
Étape 4 : Expliquer
Normalement, à ce stade, tout ce qui est écrit sur ta feuille doit te paraître clair et limpide. Pour en être sûr, explique-le à quelqu’un d’autre. Ainsi, ses questions mettront en lumière les dernières zones encore floues.
Et voilà, tu as compris ton sujet ! Tu ne récites plus ton sujet, mais tu le maîtrises. Tu verras qu’ainsi, tu progresseras plus rapidement et surtout, tu le retiendras.
Les pires méthodes de révision
La relecture
- Tu n’entraînes pas ton cerveau : quand tu relis, ton cerveau reste en mode « spectateur ». Tu reconnais ce que tu vois, mais tu ne fais pas l’effort de le rappeler par toi-même. Or, c’est justement cet effort qui ancre l’information en mémoire.
- Tu tombes dans le piège de “l’impression de savoir” : relire un passage donne une sensation de familiarité : tu as l’impression de maîtriser… alors que tu n’as pas vérifié si tu serais capable de l’expliquer sans tes notes. Résultat : le jour du contrôle, tu bloques.
- Ton attention décroche vite : comme c’est une activité passive, ton esprit s’évade facilement. Tu passes les yeux sur les lignes, mais tu n’intègres pas vraiment le contenu.
Surligner son cours
Si tu crois qu’en surlignant ton cours tu retiens mieux, tu as tout faux.
Surligner est une activité passive : tu mets de la couleur, mais ton cerveau n’analyse pas vraiment l’information. Résultat : tu crois avoir identifié l’essentiel, mais tu n’as pas fait l’effort de le comprendre ou de le mémoriser.
Pire encore, quand tu passes ton temps à stabiloter le polycopié, tu écoutes moins le prof et tu perds la richesse de son explication. Plus tu surlignes, plus tu prends le risque de ne plus lire vraiment, juste de balayer les passages colorés.
Le surlignage peut t’aider à repérer quelques mots-clés, mais il ne doit jamais être ta seule méthode de révision.
Faire des fiches
Quand tu fais des fiches, ce n’est généralement qu’un copié collé de ton cours. Tu perds du temps à réécrire sans vraiment réfléchir, et tu ne les relis presque jamais. Pour que ça fonctionne, une fiche doit être une synthèse ultra claire, reformulée avec tes propres mots et centrée sur l’essentiel. Sinon, ça reste un effort énorme pour un impact très limité.
En bref, utiliser ces méthodes ne sont pas mauvaises en soi, mais seules, elles ne suffisent pas. Tu dois transformer ces supports en outils actifs : résumer, tester, expliquer, mettre en pratique.
FAQ : La méthode Feynman : comment apprendre en expliquant aux autres ?
Dans quelles matières la méthode Feynman fonctionne le mieux ?
Elle marche partout, mais pas de la même façon : en maths, explique chaque étape d’une démonstration ; en sciences, raconte le mécanisme (cause → effet) ; en langues, reformule des règles + donne des exemples ; en sciences humaines, clarifie notions, auteurs, enjeux et liens entre idées.
Combien de temps consacrer à une notion avec Feynman ?
Travaille par cycles courts : 10–20 minutes pour expliquer une notion, 5 minutes pour repérer les zones floues, puis un second passage de 10 minutes pour corriger et simplifier. Revois-la brièvement le lendemain, puis à J+3/J+7.
Que faire la veille d’un contrôle si je n’ai plus beaucoup de temps ?
Version express : liste 5 notions clés, écris une explication de 3 lignes chacune, trouve un contre-exemple, puis fais un quiz éclair (5 questions). Objectif : clarté + capacité à restituer sans support.
Quelles erreurs fréquentes quand on pense appliquer la méthode ?
Parler « comme le cours » au lieu de simplifier, sauter l’étape feedback (questions d’un pair), et oublier d’ajouter des exemples concrets. Si ton explication tient debout sans notes, tu es sur la bonne voie.
Comment utiliser Feynman en révisions de groupe ?
Tour à tour, chacun devient l’« enseignant » d’une notion pendant 3 minutes, les autres posent 2 questions. Termine par un résumé commun de 5 lignes. Rapide, stimulant, et parfait pour repérer ce qui coince.
Comment savoir si la méthode fonctionne pour moi ?
Bon indicateur : tu peux expliquer sans notes, répondre à ~80% d’un mini-quiz maison, et résoudre un exercice nouveau lié à la notion. Si ce n’est pas le cas, raccourcis, simplifie et retente demain.
