On connaît tous un roman de Jules Verne : ses œuvres, allant de Vingt Mille Lieues sous les mers (1870), Le Tour du Monde en quatre-vingts jours (1873) à Michel Strogoff (1876), sont devenues des incontournables de la littérature. Nous te proposons donc aujourd’hui de te livrer une analyse de l’une d’entre elles, parmi les plus lues : Voyage au centre de la Terre. Si celui-ci n’est pas au programme des œuvres du bac de français, cela te permettra toutefois d’acquérir des éléments de référence, toujours utiles pour tes copies.
Qui est Jules Verne ?
Jules Verne est un écrivain français né en 1828 et mort en 1905. Il est connu pour avoir écrit à propos des avancées scientifiques de son époque, n’hésitant pas à mettre en scène de manière rocambolesque les aventures de ses personnages dans ces décors modernes.
Une grande partie de ses œuvres, qui comprennent en plus de ses romans des pièces de théâtre, des poèmes, des nouvelles et même des études scientifiques, ont été adaptées par la suite. Ces adaptations ainsi que les nombreuses traductions qui ont été réalisées ont participé à sa postérité : Jules Verne est un écrivain dont le nom est familier pour la majorité des personnes. Passionné par les œuvres de Victor Hugo ou d’Alexandre Dumas (Le Comte de Monte-Cristo, Les Trois Mousquetaires) notamment, il lit ces œuvres en parallèle de ses études de droit qu’il poursuit à Paris après l’obtention de son baccalauréat.
Lire aussi : Le Malade imaginaire résumé et analyse
Les personnages dans Voyage au centre de la Terre
Avant de rentrer dans le vif du sujet, un petit point sur les personnages s’impose.
Les personnages principaux de Voyage au centre de la Terre de Jules Verne sont :
- Le professeur Otto Lidenbrock : un géologue et minéralogiste allemand, qui découvre un manuscrit crypté qui le mène à entreprendre un voyage vers le centre de la Terre.
- Axel : le neveu du professeur, qui accompagne son oncle dans le voyage. Il est le narrateur de l’histoire.
- Hans Bjelke : un guide islandais recruté par le professeur et Axel pour les aider dans leur voyage.
Au cours de leur périple, ils rencontrent également d’autres personnages, tels que des créatures étranges et des habitants d’un monde souterrain, mais le trio principal reste le professeur Lidenbrock, Axel et Hans.
Lire aussi : Bac français 2023 : les œuvres au programme
Résumé Voyage au centre de la Terre
Voyage au centre de la Terre est un roman d’aventures écrit en 1864. Jules Verne, qui aime mélanger éléments scientifiques et d’imagination dans ses écrits, semble prendre davantage de libertés dans celui-ci. En effet, l’aspect rigoureusement scientifique passe après le pan imaginaire : entre découverte d’un monde disparu et avancées incroyables, ce roman s’écarte de l’exactitude scientifique.
Ce dernier raconte la découverte d’un manuscrit ancien par un savant allemand qui, en compagnie de son neveu, Axel Lidenbrock, qui est aussi le narrateur de cette histoire, et de leur guide, entreprend un voyage vers le centre de la Terre. Pour ce faire, il a l’idée d’y entrer par un volcan islandais éteint, qui porte le nom de Sneffels. Ainsi peut-on diviser le roman en deux parties : la première a trait à un aspect scientifique, tandis que la seconde prend davantage de libertés.
Résumé de la première partie
Il s’agit d’une partie qui met en avant la science et ses avantages. Les outils sont mis au premier plan, l’intérêt des personnages pour la science en général lorsqu’ils descendent dans le cratère, tous ces éléments contribuent à souligner cet aspect. Le décor en paraît plus réel et le vocabulaire des personnages est précis, technique et documenté, et ils passent donc pour des experts dans leur domaine d’investigation.
Tout commence avec la découverte d’un parchemin codé, écrit en rune (langue slave) que le professeur Lidenbrock découvre dans un vieux manuscrit dont il vient de faire l’acquisition. Sitôt décodé avec l’aide de son neveu, le professeur décide de se rendre en Islande sur les lieux à propos desquels le manuscrit parle. Ils se hâtent de partir et s’affairent à réaliser les préparatifs, et en deux jours, ils entament leur long voyage jusqu’en Islande.
Ils traversent de nombreuses villes nordiques et sillonnent les mers pour atteindre la destination tant attendue. Une fois arrivés au pied du volcan Sneffels, ils entreprennent la descente par le cratère en compagnie de Hans Bjelke, leur guide pour cette expédition.
Le professeur note scrupuleusement (avec soin) le parcours qu’ils empruntent alors qu’ils s’enfoncent dans les profondeurs de la terre. Or le danger les guette : dans le dédale souterrain, ils manquent de se perdre en empruntant la mauvaise voie. Ils doivent se dépêcher, car leurs réserves d’eau diminuent drastiquement, ce qui les menace directement. Axel trouve finalement une source qui leur permet de recharger leurs réserves juste à temps ; mais celui-ci se perd et se blesse peu après avant de retrouver à nouveau de justesse ses compagnons d’aventure.
Lire aussi : La Bruyère, Les Caractères, livres V à X / parcours : la comédie sociale
Résumé de la deuxième partie
Après cet épisode, les trois compères arrivent dans une zone remplie de fossiles de champignons préhistoriques. Ils arrivent près d’un troupeau d’espèces du quaternaire et du tertiaire (des ères géologiques ayant véritablement existé il y a plusieurs millions d’années sur Terre). Enfin, ils trouvent un poignard sur lequel est gravé le nom de l’auteur du manuscrit à l’origine de cette expédition, d’où provient également le parchemin, ce qui leur indique qu’ils sont sur la bonne voie.
Alors qu’ils allaient poursuivre leur expédition vers la grotte indiquée sur le parchemin, ils découvrent que son entrée est bloquée en raison d’une récente coulée de lave. Ils utilisent un explosif pour poursuivre leur expédition. Malheureusement, celle-ci entraîne la perte d’une grande partie de leurs vivres. Ils sont emportés par les vagues et ne peuvent plus diriger le radeau dans lequel ils étaient. Ils sont finalement éjectés du cratère du volcan italien Stromboli, très au sud de l’Islande. Pour finir, ils rentrent dans leur ville de départ, Hambourg, et sont alors acclamés.
La science-fiction dans Voyage au centre de la Terre
La science-fiction est un genre littéraire dans lequel s’inscrit le roman Voyage au centre de la Terre. Elle a la particularité d’inventer des mondes, des sociétés et des êtres situés dans des espaces-temps fictifs (souvent futurs), impliquant des sciences, des technologies et des situations radicalement différentes.
Le goût pour la science connaît un fulgurant essor au XIXe siècle. Jules Verne fait partie des auteurs qui ont plongé dans cet engouement et a mêlé découvertes scientifiques à ses récits. La frontière entre la science et le magique, l’extraordinaire, le fantastique et même la rêverie est cependant parfois si étroite qu’elle semble disparaître.
Au XIXe siècle, beaucoup d’écrivains s’inspirent des nouvelles théories scientifiques, notamment à propos de l’évolution des espèces et de l’hérédité afin de tenter d’expliquer la société. Balzac, dans l’avant-propos de La Comédie humaine, explique qu’il s’inspire de la zoologie et Zola emprunte sa méthode d’écrivain à la médecine expérimentale et promeut une démarche scientifique fondée sur des observations concrètes.
Lire aussi : Manon Lescaut, Abbé Prévost : résumé et analyse de l’œuvre
Les thèmes principaux de Voyage au centre de la Terre
Un cadre qui mêle science et fantastique
Cette fiction met en scène de nombreux rebondissements dans un cadre presque fantastique, mais toujours inspiré du réel. Des domaines d’études et d’investigation sont employés afin d’étudier scientifiquement l’environnement dans lequel évoluent les personnages. On peut par exemple citer la spéléologie (l’activité qui consiste à rechercher, repérer, explorer, étudier, cartographier ou visiter les cavités souterraines, naturelles, anthropiques ou artificielles, puis à partager ses connaissances), la paléontologie (discipline scientifique qui étudie les fossiles) et la minéralogie (science qui a pour objet les minéraux et pierres).
La rêverie est également un thème important puisque les personnages, en particulier dans la dernière partie du roman, se laissent davantage porter par cette dernière. Des éléments fantastiques font alors irruption et la science est peu à peu mise à distance.
Entre éléments mythologiques et récit initiatique
On peut également remarquer le caractère mythologique de cette aventure, que l’on peut assimiler à une épopée (récit d’aventures historiques ou mythologiques). Les explorateurs ont la posture de personnages héroïques : Axel ressemble à Thésée lorsqu’il est perdu dans le cratère du volcan, alors qu’il souhaite à tout prix retrouver sa bien-aimée Marthe (Ariane dans la légende). Le fil qu’il suit est alors la rivière, qu’il suit pour revenir parmi l’équipage.
De la même manière, les personnages sont pris par des hallucinations quand ils voguent sur la rivière souterraine en raison de la forte chaleur. Tout bon connaisseur de l’Odyssée d’Homère aura reconnu l’épisode des chants des sirènes qui rendent fous les marins qui rentrent à Ithaque.
Cette aventure fait office pour Axel de voyage le menant à la maturité, de récit initiatique (type de récit où le lecteur suit l’évolution du personnage principal vers une meilleure compréhension du monde ou de lui-même). C’est d’ailleurs lui le personnage principal qui vole finalement la vedette à son oncle savant, qui a du mal à dominer son enthousiasme débordant.
Le volcan comme symbole de la mythologie
Le volcan apparaît également comme un symbole de la mythologie dans le récit. Le volcan représente la puissance et la force de la nature. Tout au long du roman, le volcan est utilisé pour symboliser la profondeur et la complexité de la Terre, ainsi que les défis que les personnages doivent surmonter pour atteindre leur objectif.
Le volcan est d’abord introduit dans le roman comme un élément clé de la théorie du professeur Lidenbrock, qui croit que le centre de la Terre est un océan de lave en fusion. Ce concept reflète la fascination de la mythologie pour le pouvoir destructeur de la nature, ainsi que la capacité de la Terre à produire des forces incommensurables.
Au fur et à mesure que les personnages descendent plus profondément dans la Terre, le volcan devient un symbole de la lutte entre les forces de la nature et les aspirations humaines. Les personnages doivent traverser des rivières de lave et des tunnels de pierre pour atteindre leur destination, ce qui met en lumière leur vulnérabilité face à la puissance de la Terre. Le volcan est ainsi un symbole de la complexité et de la beauté de la nature, mais aussi de son pouvoir destructeur.
Lire aussi : Gargantua, Rabelais : analyse de l’œuvre
La conclusion de Voyage au centre de la Terre
Pour conclure, Voyage au centre de la Terre est un roman très plaisant à lire. Il s’adresse aussi bien à un public d’enfants et d’adolescents que d’adultes, c’est ce qui fait l’universalité de l’œuvre de Jules Verne. Le périple littéraire trépidant que propose Jules Verne est un classique à lire et relire sans modération !
Lire aussi : Bac français 2023 : comment se présentent les épreuves écrites et orales ?