formes de roman

Les différentes formes de roman

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Le roman est un des genres les plus représentés au baccalauréat de français. Il est donc nécessaire de bien le connaître et de savoir différencier ses sous-genres. En effet, le roman est un genre littéraire qui se décompose en neuf sous-genres. Voici donc une petite fiche informative sur les différentes formes de roman !

Qu’est-ce que le roman ?

Un roman est un genre littéraire qui se caractérise par la narration d’une histoire fictive longue et complexe. Il s’agit d’une forme d’expression artistique qui permet de développer des personnages, des intrigues et des thèmes à travers une narration détaillée.

Les spécificités d’un roman peuvent varier en fonction des sous-genres et des styles d’écriture. Cependant, certains éléments communs peuvent être identifiés. Par exemple, un roman a généralement une structure narrative cohérente, avec un début, un milieu et une fin. Les personnages principaux sont souvent bien développés, avec des motivations et des traits de personnalité complexes. Les thèmes abordés peuvent être variés et inclure des problèmes sociaux, des questions philosophiques, des dilemmes moraux, entre autres.

Par ailleurs, le roman offre souvent une perspective unique sur le monde, qui peut refléter les préoccupations culturelles, politiques ou historiques de l’auteur et de l’époque à laquelle il a été écrit.

Maintenant que tu en sais un peu plus au sujet du genre romanesque, voyons ensemble quels sont les différents sous-genre du roman.

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Les différentes formes du roman

La nouvelle

La nouvelle se caractérise par sa longueur : contrairement au roman, plutôt long en général, la nouvelle est courte et présente souvent une chute. Le Littré la définit ainsi : « une sorte de roman très court » et « un récit d’aventures intéressantes et amusantes ». Le Journal d’un Fou de Gogol (1835) en est un exemple.

Ainsi donc, en règle générale, une nouvelle est un récit plutôt court et intense (son intensité croît avec la réduction de la longueur du récit). Il est focalisé sur un événement en particulier et le nombre de personnages est réduit. Il ne propose pas, à la différence de la fable, de conclusion ou de morale.

La manière de les analyser est évidemment particulière.

Les éléments à étudier en priorité sont les mouvements du texte (sa structure et la manière dont le récit progresse), le type de narrateur et son importance dans le texte, l’incipit et l’excipit (est-ce qu’ils accomplissent leur fonction d’introduction informative pour la suite et de résolution des problématiques ?) et les alternances entre des passages d’une nature puis d’une autre et leur rôle (par exemple, si un passage descriptif est inséré dans un passage narratif). Étant donné la longueur raccourcie du récit, tout s’enchaîne plus rapidement et avec une plus grande intensité. Chaque mot a son importance, de sorte que le récit soit efficace et concis. Une nouvelle ou un extrait de nouvelle est donc très intéressant à étudier dans le cadre d’un commentaire de texte.

Le roman autobiographique

Historiquement, le roman autobiographique est inspiré de l’autobiographie et du roman-mémoires. Dans le roman autobiographique, contrairement à sa deuxième influence majeure, l’auteur et le narrateur sont une seule et même personne.

Le roman autobiographique est une forme de roman caractérisée par le récit autobiographique fait par l’auteur. Dans ce type de romans, l’auteur raconte son enfance, sa vie adulte, sa vie, etc., tout en adoptant un style romanesque et en mettant une part d’invention dans le récit. C’est une autobiographie plus ou moins déguisée dans le cadre d’un récit romanesque. Les Mots de Sartre (1963) en est un exemple.

Le roman d’apprentissage

Aussi appelé roman de formation, le roman d’apprentissage est né au XVIIIe siècle en Allemagne. Ce type de roman est très intéressant, car il met en scène des personnages en formation qui grandissent et se réalisent au fil du roman. Ils sont en période d’apprentissage et servent d’exemple au lecteur. Ainsi, tant le héros que le lecteur grandissent en affrontant des épreuves formatrices.

C’est un sous-genre plutôt surprenant qui s’oppose à la fonction première du roman : l’évasion et le rêve. En effet, le roman d’apprentissage est un récit initiatique où le personnage suit son développement personnel jusqu’à devenir un homme accompli. C’est souvent par le biais de la découverte d’un domaine en particulier qu’il grandit et se forge une idée particulière sur le monde qui l’entoure. En règle générale, il rencontre au fil de son voyage initiatique les notions principales de l’existence : la vie, la mort, l’amour, etc. C’est ce qui lui permet de se forger un mode de pensée propre. Entre le XVIIIe et le XIXe, le protagoniste du roman d’apprentissage acquerra une plus grande profondeur psychologique.

Ainsi donc, le roman d’apprentissage est un sous-genre à vocation formatrice et didactique pour le lecteur. La formation progressive du personnage principal à différents domaines et à la vie en général sert d’exemple au lecteur qui, à terme, doit devenir un homme accompli et pourvu d’un esprit critique. Nous pouvons prendre l’exemple de Candide de Voltaire (1759).

Le roman historique

Ce sous-genre trouve ses origines dans l’Antiquité (le roman antique) et le Moyen-Âge et a vécu son heure de gloire après sa popularisation au XIXe siècle par Walter Scott, un romancier écossais. À la suite de Walter Scott, des grands noms de la littérature française et anglaise s’y sont attelés : Eugène Sue, Alexandre Dumas, Flaubert et Victor Hugo notamment. Au XXe siècle, c’est plutôt le roman antique qui sera repris et réactualisé.

Le roman historique est une forme de roman très particulière, car, bien que le roman soit par essence fictionnel, ce type de roman se destine à représenter la réalité d’un temps, d’un espace et d’une époque. Il se rapproche de l’ouvrage de l’historien, bien qu’il conserve des traits particuliers comme la narration et l’élaboration fictionnelle. Il a pour fond un événement ou une époque historique et présente une fiction dans ce cadre.

Les grands exemples de ce sous-genre sont : Waverley, Rob Roy et Quentin Durward de Walter Scott (1814, 1817 et 1823) ; Notre-Dame de Paris de Victor Hugo (1831), Salammbô de Flaubert (1862) et Les Chevaliers Teutoniques d’Henryk Sienkiewicz (1900, polonais).

Le roman épistolaire

Le roman épistolaire est un roman construit sous la forme d’une ou de plusieurs lettres qui se succèdent. Ce sont elles qui structurent le récit et qui, de manière générale, le caractérisent. Il trouve ses origines dans l’Antiquité et plus précisément dans une œuvre fondatrice d’Ovide : les Héroïdes. C’est au XVIIIe siècle qu’il est en plein essor et connaît son apogée. À cette époque, les lettres étaient le moyen principal de communication.

Les principales caractéristiques de ce sous-genre sont : la structuration sous la forme d’une lettre ou d’une suite de lettres, le récit discontinu, le narrateur distant et apparemment absent, la double énonciation (chaque lettre s’adresse tant à son destinataire qu’au lecteur) et l’alternance entre différents styles, registres et tons permis par la succession de lettres écrites par différentes personnes.

Deux types de romans épistolaires existent : ceux qui se présentent sous la forme d’une lettre unique avec une seule voix narrative tout au long du roman et ceux qui sont structurés sous la forme d’une suite de lettres avec plusieurs voix narratives.

En voici donc deux exemples, un de chaque type : les Lettres Portugaises de Guilleragues (1669) et Les Liaisons Dangereuses de Laclos (1782).

Le roman policier

Le roman policier, très apprécié depuis le XIXe siècle, est un type de roman structuré par l’avancée d’une enquête policière. Après un événement criminel ou étrange, une investigation policière est mise en place et a lieu jusqu’au moment de sa résolution à la fin du récit. Certains situent son origine dans l’œuvre fondatrice de Jane Austen Emma (1815).

Ses caractéristiques principales sont : le crime ou le délit de départ, le mobile (la raison qui a poussé au crime), un coupable, une victime, le mode opératoire (la manière dont le crime a été commis) et l’enquête d’une unité policière ou d’un détective privé.

En réalité, ce sous-genre recoupe plusieurs types de romans : le roman d’énigme (centré sur celle-ci et sa résolution), le roman d’enquête, le thriller, le roman noir, le roman d’espionnage, et des formes mineures comme le roman policier historique ou parodique.

Certaines grandes figures de détectives ont marqué l’histoire du sous-genre et sont des influences majeures encore aujourd’hui : Conan Doyle, Arsène Lupin, ou encore Sherlock Holmes. Le roman policier est un des sous-genres les plus représentés aujourd’hui dans la littérature française.

Le roman de science-fiction

Cette forme de roman est un sous-genre mineur du roman, mais a néanmoins son importance, car il a une particularité très intéressante : c’est un genre narratif et cinématographique présent tant dans les romans que dans les bandes dessinées. De plus, ce sous-genre mêle la science, les découvertes et innovations scientifiques possibles à venir, et la fiction née de l’imagination de l’auteur. On peut dater la première apparition du terme dans la seconde moitié du XIXe siècle, jusqu’à son adoption générale et l’essor du genre au XXe siècle.

C’est grâce au roman de science-fiction qu’ont été popularisées des thématiques comme la téléportation, le voyage dans le temps, les voitures volantes, la colonisation de la Terre par les aliens ou la rencontre entre les hommes et les robots.

La notion de temps est essentielle ici, car les récits de ses œuvres ont très souvent lieu dans un temps passé ou futur fictif, ou dans une dimension parallèle dans un autre présent que celui du lecteur. De même pour l’espace : l’action peut avoir lieu tant sur la Terre que dans la galaxie, ce qui donne une orientation particulière et un caractère plus ou moins fantastique et réaliste (ou non) au récit.

Comme c’était le cas avec le genre policier, le roman de science-fiction regroupe plusieurs sous-genres : la hard science-fiction (hyperbole scientifique), le voyage dans le temps, le space opera (voyages interstellaires et interplanétaires), le space fantasy (idem avec de la magie), la science-fiction post-apocalyptique (récit de la fin du monde et de ce qu’il se passe après), le cyberpunk (futuriste, technologique) et l’uchronie (distorsion d’une situation historique et imagination de ce que cela donnerait avec une autre orientation que la réalité).

Pour finir, voici les grands noms du roman de science-fiction : Stephen Baxter, Jules Verne, H.G.Wells, William Gibson ou encore Dan Simmons.

Le roman d’aventures

Le roman d’aventures est un sous-genre qui se distingue des autres par le nombre de péripéties et d’aventures qu’il relate. Les personnages principaux des romans d’aventures découvrent des choses inédites, vivent des aventures exceptionnelles, font face au danger et à maintes péripéties et suivent une quête qui structure le récit. Jules Verne en est le plus grand représentant dans la littérature française.

Tout d’abord, le héros du roman d’aventures a des caractéristiques bien précises et constantes. Il est curieux, courageux et n’a pas peur d’affronter des épreuves pour parvenir à son objectif. Il parvient à contrôler sa peur. Il est également intelligent et astucieux, il parvient toujours à se sortir des situations problématiques qu’il vit. Il rencontre maintes péripéties (des faits inattendus qui représentent des obstacles pour le protagoniste et qui font avancer l’action) et c’est ce qui forge son caractère au fil du récit.

L’espace est aussi une notion très importante : le cadre spatial doit être propice à l’aventure, à l’action et au suspense. Ainsi, les espaces déserts et inexplorés, les vestiges d’une civilisation passée ou encore l’espace sont des topiques du sous-genre.

Et enfin, il nous faut signaler le caractère initiatique de cette forme de roman. Au fur et à mesure du voyage, le ou les protagonistes grandissent, font des découvertes sur ce qui les entoure ainsi que sur eux-mêmes. En réalisant ce voyage initiatique, ils se forgent une individualité et une identité propre. C’est par exemple le cas d’Otto et d’Axel Lidenbrock dans le Voyage au Centre de la Terre de Jules Verne (1864).

Le roman d’analyse

Enfin, le roman d’analyse est un sous-genre très particulier et intéressant. Il est aussi appelé “roman psychologique” et présente une profonde analyse des personnages, de leurs pensées, de leurs caractères, etc. C’est une œuvre dans laquelle l’auteur décortique et analyse les personnages dans une perspective psychologique d’analyse de l’être humain.

Ce sous-genre trouve ses plus anciennes origines dans une œuvre japonaise du XIe siècle, Le Dit du Genji. Il est ensuite apparu en Occident au XIVe siècle, s’est développé avec Don Quichotte de Miguel de Cervantes (1605) et a acquis ses lettres de noblesse avec La Princesse de Clèves de Madame de Lafayette (1678). C’est tout d’abord par le biais du roman sentimental qu’a été popularisé ce sous-genre. Il permettait l’accès au cœur, aux sentiments parfois contradictoires, au conflit intérieur et aux pensées des personnages;

Les spécificités de cette forme de roman sont les suivantes : ce n’est pas qu’un récit factuel, l’auteur y cherche aussi les causes et le but des actions ; l’analyse des personnages est faite en profondeur et est principalement psychologique ; et les techniques d’écriture reflètent cet objectif psychologique (le flux de conscience, les monologues intérieurs, les analepses et l’insertion d’extraits de correspondances ou de journaux intimes au sein même du récit).

Pour conclure, voici les grands noms et œuvres de cette forme de roman : La Princesse de Clèves de Madame de Lafayette (1678), Le Rouge et le Noir de Stendhal (1830), Crime et Châtiment de Fiodor Dostoïevski (1862), Du côté de chez Swann de Marcel Proust (1913) ou encore La Métamorphose de Kafka (1915).

Conclusion

Les neuf formes de roman évoquées dans cette liste non exhaustive sont plus ou moins connus et répandus. Certains sont souvent présentés à l’étude lors des épreuves du baccalauréat, d’autres sont parfois plutôt des lectures personnelles et des exemples utilisables dans ces mêmes épreuves.

Bien que très différentes, ces sous-catégories ont beaucoup de points communs caractéristiques du genre romanesque. Connaître leurs spécificités vous sera très utile dans les différentes épreuves de baccalauréat de français et vous guidera dans les analyses des textes !

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