Deux ans après le lancement du mouvement Friday for future, initié par la suédoise Greta Thunberg et stoppé en raison de la pandémie, les marches pour le climat reprennent du galon en France. À la veille de l’entrée à l’assemblée nationale de la loi Climat et résilience, plus de 650 organisations ont appelé à la manifestation à travers le pays.
« The planet is hotter than Timothée Chalamet and that’s a problem », « Winter is not coming ». Autant de slogans que l’on pouvait lire la semaine dernière dans les rues de Metz, lors de la marche pour le climat. Un évènement qui réunissait les jeunes en particulier. Une jeunesse inquiète pour son avenir et celui de la planète. Après cette première mobilisation dans le Grand Est le dimanche 20 mars, plusieurs communes d’Occitanie ont été le théâtre de mobilisations similaires. Les manifestants ont notamment protesté la politique menée par le gouvernement en matière de protection de l’environnement. Contre le projet de loi Climat et Résilience, plus particulièrement.
Une mobilisation d’ampleur qui s’est rapidement propagée dans la toute la France. Au total, plus de 650 organisations ont appelé à manifester à travers le pays.
Cette mobilisation est inédite en France, à l’ère du Covid. En principe, les grands rassemblements de personne ne sont pas autorisés. Cette mobilisation fait écho au mouvement initié par de nombreux lycéens. Notamment ceux, qui, en 2019, séchaient les cours et défilaient dans la rue pour alerter sur la situation de la planète.
Une inquiétude qui avait été entendue à l’époque par le Président de la République. Ce dernier avait alors chargé 150 citoyens, choisis au hasard pour être formés par des spécialistes en la matière. Puis, in fine, faire des propositions de lois afin de rendre la France plus performante en matière de protection de l’environnement.
Convention citoyenne pour le climat, et après ?
Après plus d’un an d’arrêt lié à la situation sanitaire, les manifestations pour le climat ont repris en France. Cette reprise est amorcée par des mouvements écologistes et étudiants. Elle se donne pour principale mission de contester la politique environnementale du gouvernement. Plus particulièrement le texte Climat et résilience. Ce dernier a fait son entrée à l’assemblée nationale le lundi 29 mars, pour être débattu par les députés.
Cette gronde citoyenne n’est pas nouvelle. Elle avait déjà commencé lorsque le Président de la République n’avait pas tenu son premier engagement. Il avait en effet promis de reprendre les 149 propositions formulées par les citoyens tirés au sort dans le cadre de la convention citoyenne pour le climat. Sur 149 propositions, 3 n’avaient pas été retenues par Emmanuel Macron.
Un texte plus clivant que résilient
Les 146 propositions ont été proposées aux députées sous forme 69 articles de loi. Ceux 69 articles forment le texte Climat et résilience. À l’heure actuelle, plus de 7000 amendements visant à le modifier ont été déposés par les députés. Le texte visait à modifier de nombreux aspects de notre vie quotidienne. Notamment pour la rendre plus compatible avec la préservation de l’environnement (consommation, déplacements, alimentation, etc). Il a toutefois été largement critiqué par les ONG et l’opposition politique au gouvernement. Tous ces acteurs le jugent trop peu ambitieux.
Certains députés comme Matthieu Orphelin ont pris la parole pour dénoncer un texte qui « a perdu entre un tiers et la moitié de son ambition, qui était déjà faible. » Diverses organisations écologistes ont appelé à la manifestation pour inciter le gouvernement à adopter une « vraie loi climat », plus ambitieuse. Une loi qui soit à la hauteur des objectifs fixés par la France lors de la COP21, qui pour l’instant sont encore bien loin d’être atteints.
Le texte de loi sera débattu pendant trois semaines à l’assemblée nationale avant d’être envoyé au Sénat pour une deuxième lecture. Les manifestants peuvent d’ores et déjà se munir de bonnes chaussures.