Keynes

SES : Qui était John Maynard Keynes ?

À lire dans cet article :

John Maynard Keynes est un auteur clé en sciences économiques, en effet, il est à l’origine du courant keynésien et inspire même les économistes du courant post-keynésien, ou aussi appelé « nouveaux keynésiens ». 

Qui est John Maynard Keynes ?

Keynes est un économiste anglais. Il a fortement influencé différentes politiques économique, par exemple : lors de la mise en place des institutions de Bretton Woods en 1944 instaurée par la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International (FMI). Ses idées ont également inspiré la politique interventionniste du New Deal, mise en œuvre dans les années 30 par le gouvernement américain, mais aussi les politiques économiques occidentales jusque dans les années 1970 et au-delà.

Les ouvrages de Keynes à connaître 

Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie

La Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie est l’ouvrage le plus connu de Keynes, il a été publié en 1936. Keynes critique dans son livre l’idée dominante de la période qui dit que le marché se régule spontanément pour atteindre le plein emploi de ses ressources. Il réfute alors la loi de Say selon laquelle l’offre et la demande seraient toujours en équilibre parfait. La critique keynésienne de la loi de Say consiste non dans la remise en cause du principe général d’ajustement des marchés, mais dans l’affirmation que cet ajustement sur les marchés de biens ne garantit pas la réalisation du plein-emploi, dès lors que l’on renonce aux deux autres éléments. Pour Keynes, le volume de l’emploi dépend uniquement de la décision d’embauche des entrepreneurs. Il n’est pas régi par un mécanisme d’offre et de demande. Ce n’est, donc, pas l’offre qui crée sa demande. 

De plus, Keynes insiste sur l’importance de la demande, notamment la demande active, c’est-à-dire : la demande anticipée par les entreprises. En effet, si les entreprises ont une vision optimiste pour la future conjoncture économique, ils vont avoir tendance à investir et crée de l’emploi, et par conséquent entretenir la croissance économique. C’est pour cette raison, que l’État ne doit pas hésiter à mettre en place des politiques de relance, qui consistent à augmenter les dépenses publiques afin de relancer la demande et donc la demande effective. Dans cette optique, Keynes est favorable aux politiques discrétionnaires et s’oppose aux libéraux qui sont plutôt pour les politiques d’austérité / de règle. 

Attention tout de même à ne pas retenir de bêtises ! Keynes ne préconise pas aux pouvoirs publics de mener une politique économique active en toutes circonstances. Il estime notamment que les comptes budgétaires doivent être équilibrés sur le long terme. En revanche, il soutient l’idée d’une intervention conjoncturelle, pour soutenir la demande et surtout pour stimuler l’investissement (par une baisse des taux d’intérêt).

Enfin, Keynes insiste sur le fait que les salaires ne constituent pas uniquement un coût de production, mais jouent également un rôle important sur la demande. De plus il démontre que les salaires nominaux ne sont pas pleinement flexibles. Les travailleurs refusent le plus souvent une baisse de leur rémunération, qui leur est garantie par contrat. Il n’est par ailleurs pas souhaitable que cette baisse se produise car elle déprimerait la demande et risquerait d’enclencher une spirale déflationniste. La seule façon d’ajuster les salaires trop élevés est donc de jouer sur l’inflation, qui permet d’abaisser les salaires réels. Enfin Keynes, en démontrant qu’une demande trop faible (ou des anticipations trop pessimistes) risque d’entraîner une sous-production, atteste qu’il peut exister un chômage involontaire issu de ce déséquilibre. Il s’oppose encore en cela aux économistes classiques, pour qui le chômage était uniquement volontaire et dû au refus des salariés d’offrir leur travail au prix d’équilibre de celui-ci.

The Economic Consequences of the Peace (1920)

Cet ouvrage a été publié après les négociations du Traité de Versailles auxquelles participe Keynes. Il y détaille la situation de l’Europe avant la guerre, puis décrit les points de vue des leaders politiques lors de la Conférence. Enfin, il critique le Traité pour les conditions imposées aux vaincus et souligne les conséquences néfastes qui vont s’ensuivre. Succès immédiat, le livre est rapidement traduit dans plusieurs langues et apporte une notoriété mondiale à Keynes.

A Tract on Monetary Reform (1923)

Dans cet ouvrage, Keynes propose une analyse du taux de change. Il analysait le fonctionnement du marché des changes à terme et formulait pour la première fois la théorie de la parité des taux d’intérêt couverte, bien connue des économistes actuels. Il possédait également des convictions très fortes concernant les politiques de change, il soutenait que les lourdes réparations imposées à l’Allemagne après la Première Guerre mondiale finiraient par affaiblir les économies et les monnaies d’Europe continentale. Il exprimait également de sérieux doutes quant au système de l’étalon-or restauré au milieu des années 1920 et critiquait Winston Churchill, chancelier de l’Échiquier, pour avoir rétabli la convertibilité-or de la livre sterling à sa parité d’avant-guerre en avril 1925. La stratégie de spéculation de Keynes était fondée sur son analyse des fondamentaux macroéconomiques et politiques des pays dont il essayait de prédire les évolutions de taux de change. Contrairement à de nombreux investisseurs en devises, il ne suivait aucune règle d’analyse technique, mais essayait d’identifier les écarts éventuels entre les taux de change de marché et leur valeur « fondamentale » afin de prédire leurs fluctuations futures. Une analyse approfondie de ses transactions révèle qu’il joignait le geste à la parole. Conformément au pessimisme que lui inspiraient les devises d’Europe continentale après la signature du traité de Versailles, il misait presque toujours sur la baisse du franc français, du mark allemand et de la lire italienne par rapport à la livre sterling et au dollar américain entre 1919 et 1925. Après 1933, ses doutes vis-à-vis du système de l’étalon-or l’ont conduit à parier sur l’effondrement des devises de deux pays qui étaient jusqu’alors restés fidèles au principe de la convertibilité-or : la France et les Pays-Bas.

L’apogée de la pensée keynésienne 

Les politiques recommandées par Keynes ont été beaucoup appliquées durant la période des « Trente Glorieuses »: après la guerre, la plupart des grands pays considèrent que les pouvoirs publics doivent assurer le plein-emploi. Grâce à Keynes, l’État-providence acquiert une justification économique, il n’est plus besoin d’invoquer la morale pour aider les plus pauvres. Cette période faste du keynésianisme dure jusque dans les années 1970, quand chômage, inflation et crise du système monétaire international provoquent un changement de paradigme et laissent place au « néolibéralisme ».

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