Marx

SES : Karl Marx et l’économie

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Karl Marx est un économiste et philosophe du XIXe siècle (1818-1883) à tendance communiste et socialiste. Il a des idées révolutionnaires et critique le capitalisme qui est, pour lui, un régime voué à l’échec. Sa pensée combine les idées économiques des classiques anglais, comme Ricardo et Smith, avec les idées politiques des socialistes français ainsi que les idées philosophiques allemandes de philosophes comme Hegel par exemple. La vision marxiste se développe en Europe de l’Est et en Chine, souvent dans les régimes à tendance totalitaire.

Les classes chez Marx 

Une classe en soi est une classe sociale qui existe de fait, c’est-à-dire objectivement : les individus faisant partie de cette classe ont des interactions entre eux. Cependant ils n’ont pas forcément conscience d’une appartenance commune.

Les classes pour soi correspondent à des groupes ayant des conditions et un style de vie très proches. Les individus la composant ont conscience d’une appartenance commune. C’est la classe pour soi qui va par la suite permettre, selon le marxisme, une défense de ses intérêts propres et une participation consciente dans la lutte des classes.

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L’évolution des rapports sociaux chez Karl Marx

Dans l’analyse de Marx, la notion de classe renvoie à une triple dimension : une position économique commune, un rapport social conflictuel, la prise de conscience de l’existence d’intérêts communs aboutissant à une lutte politique collective. Le fondement de la division en groupes sociaux se situe dans la sphère de la production, plus précisément dans les rapports sociaux de production. De fait, dans la logique marxiste, seules deux positions sont distinguées : les propriétaires des moyens de production et ceux qui ne possèdent que leur force de travail. Les premiers prélèvent, sans contrepartie matérielle équivalente, une fraction du produit du travail des seconds : la plus-value.

Ces rapports sociaux sont nécessairement antagoniques dans tout mode de production. Dès lors, la succession des modes de production révèle une succession de conflits : le mode de production antique oppose esclave et maître, le mode de production féodal oppose serfs et seigneurs. Enfin, le conflit entre prolétaires et capitalistes est central dans le mode de production capitaliste. Marx affirme ainsi que « l’histoire de toute société jusqu’à nos jours est l’histoire de la lutte des classes. » Marx parle de la loi de polarisation des classes sociales : la petite bourgeoisie est amenée à disparaître, absorbée par le prolétariat, tandis que celui-ci ne cesse de s’appauvrir.

À partir de l’extension de la division du travail et de la mécanisation, Marx développe les concepts d’aliénation et de domination qui vont servir de références à un pan important de la sociologie du travail. Il existe une forme de travail dans laquelle l’homme ne s’affirme pas, mais est étranger à lui-même. C’est le travail de l’ouvrier dans la société capitaliste. L’homme y est dépossédé du sens de son travail.

Le prolétaire est exploité par le patron, mais en plus le travail devient une activité machinale, répétitive, parcellaire (travail de plus en plus divisé) et abrutissante. L’ouvrier ne s’y reconnaît pas, il exécute un plan conçu par un autre. La vie pour lui commence à la fin du travail. Il est aliéné.

L’usine et ses machines permettent d’imposer des conditions de travail à l’ouvrier et d’exercer un contrôle strict sur lui. Il est dominé.

La baisse tendancielle du taux de profit chez Marx

Pour Marx, le système capitaliste ne peut être que vouer à la perte et à sa disparition. Selon Marx il faut distinguer le travail vivant (travail) du travail mort (capital). Or il n’y a que le travail vivant qui crée de la valeur, le nom de cette valeur est la « plus-value ». Malheureusement, les capitalistes extorquent la plus-value des prolétaires, quand on dit que les ouvriers sont exploités, cela veut dire qu’ils devraient être payé bien plus mais comme les capitalistes sont en position de force ils les payent moins. Il va y avoir un processus de transformation du capitalisme qui va mettre en avant la contradiction entre les forces productive (machinisme) et les rapports de production (le salariat). Les capitalistes sont en concurrence les uns et les autres, ce qui les mènent à investir dans des machines : c’est-à-dire à accélérer l’accumulation du capital (investir), cela entraîne une production de plus en plus mécanisée. Or, seul le travail génère de la plus-value, il s’ensuit la baisse tendancielle du taux de profit.

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La vision du monde de Marx

Karl Marx affirme en 1852 que « les hommes font leur propre histoire, mais ils ne la font pas à leur guise ; ils ne la font pas dans des circonstances qu’ils ont choisies eux-mêmes, mais dans des circonstances qui existent déjà, qui ont été données et transmises par le passé. »

En effet dans la théorie marxiste, généralement le monde n’est pas fait de particularités qui peuvent être isolées à des fins d’analyse. Mais, des entités comme les classes, les entreprises, les États et les institutions existent dans un contexte donné. On estime alors qu’un processus dynamique tel que les conflits de classes ou l’accumulation de capital sont ancrés dans l’histoire et évolue au fil du temps. De plus, le capital n’est pas défini ontologiquement comme un actif matériel (comme l’argent, les machines, etc.) mais comme une relation sociale et n’acquiert donc une existence et une signification ontologiques qu’au sein du mode de production capitaliste et des relations de classe qui lui correspondent. Le marxisme a pour objectifs explicites de critiquer la société dans un premier temps, et dans un second temps la transformer. Cet objectif est donc à la fois performatif et réflexif. Il ne s’agit donc pas seulement de décrire la société mais de la faire évoluer. Le rôle de la critique est central, car l’économie politique était autant une critique de l’économie politique classique qu’une critique des conditions économiques et sociales existantes.

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