La place de l’Union européenne dans l’économie globale

À lire dans cet article :

Aujourd’hui, on revient sur les éléments à maîtriser concernant l’Union européenne et son projet, plutôt atypique, d’intégration économique et monétaire.

Notions essentielles

L’euro : c’est la monnaie unique commune aux pays membres de la zone euro.

L’UEM : l’Union économique et monétaire regroupe les pays membres de l’Union européenne ayant décidé d’utiliser l’euro sur le marché commun. L’UEM suppose une convergence des politiques économiques et monétaires des états membres. C’est le traité de Maastricht (signé en 1992) qui définit ces règles de convergence (le déficit public ne doit pas excéder 3 % du PIB ; la dette publique ne doit pas aller au-delà de 60 % du PIB).

Grand marché : aussi appelé le marché unique, il désigne la zone de libre-échange au sein de l’Union européenne où circulent sans frontières biens et services, mais aussi capitaux et citoyens européens.

Politiques macroéconomiques : il s’agit de toutes les mesures prises par les pouvoirs publics (états ou institutions européennes) pour influencer l’activité économique. On différencie les politiques conjoncturelles (de court terme, qui visent à agir sur les fluctuations économiques) des politiques structurelles (de long terme, cherchant à modifier les structures de l’économie).

L’Union européenne : une intégration économique et monétaire progressive

De la CECA à la zone de libre-échange

Alors que le monde se divise en deux pôles dans un contexte de guerre froide, dès les années 1950, l’Union européenne constitue une réponse à la fois politique et économique à cette division planétaire. La CECA (la Communauté européenne du charbon et de l’acier), qui voit le jour en 1951, constitue les prémices du projet. Il s’agit de mettre en commun les productions allemandes et françaises d’acier. L’Italie et le Benelux rejoignent également le mouvement.

Ces six pays poursuivent le chantier européen en créant une union douanière ratifiée par le traité de Rome (en mars 1957). Des tarifs extérieurs communs sont mis en place et les politiques de droits de douane sont uniformisées.

En 1968, les biens et services circulent librement au sein d’une zone de libre-échange et un tarif extérieur commun est mis en place avec le reste du monde.

L’agriculture européenne fait aussi l’objet d’une politique commune dès les années 1960. La PAC (politique agricole commune) s’organise pour institutionnaliser l’offre et la demande entre les pays membres. Un ensemble de subventions et de projets de modernisation sont par ailleurs décidés.

La mise en place du marché unique et de l’UEM

Les capitaux circulent librement dès la création du marché unique (le ” grand marché commun “) en 1986, puis en 1990 grâce à la convention de Schengen qui acte la mobilité des citoyens au sein d’un espace défini. Il s’agit à l’époque de créer une véritable aubaine pour les entreprises de l’Union européenne : ces dernières peuvent bénéficier d’un marché agrandi, générant de larges économies d’échelle et, de ce fait, une réduction du coût unitaire de production. De même, la concurrence à l’échelle du continent doit favoriser la recherche de compétitivité prix et hors-prix entre les entreprises.

Depuis 1979 et la création du SME (système monétaire européen), les états membres étaient déjà engagés dans un système monétaire commun : des parités entre les devises européennes étaient définies pour stabiliser les changes. C’est le traité de Maastricht (ratifié en 1992) qui acte la création de l’Union économique et monétaire. La création de la BCE (banque centrale européenne) en 1998 puis de l’euro, la monnaie commune, en 1999, ainsi que la convergence des politiques économiques, monétaires et budgétaires (via le pacte de stabilité et de croissance) concrétisent le projet.

À l’heure actuelle, l’Union européenne regroupe 28 membres. La zone euro en compte 19 (certains pays ont choisi de ne pas y adhérer, tandis que d’autres sont au stade de la candidature).

L’Union européenne : deuxième puissance économique du monde, fragilisée par la crise de 2008

Alors qu’ils ne rassemblent que 7 % de la population mondiale, les 28 pays du marché unique permettent à l’Union européenne de se positionner deuxième au classement des PIB mondiaux, derrière les États-Unis et devant la Chine.

Les pays membres réalisent la grande majorité des exportations. On parle de commerce intrazone. La création de richesses est par ailleurs polarisée sur cinq pays principaux (l’Allemagne, la France, l’Italie, le Royaume-Uni et l’Espagne). Grâce à sa situation centrale et à son dynamisme industriel, l’Allemagne reste le moteur de l’Union européenne.

Notons toutefois que la puissance de l’Union européenne a été largement fragilisée par la crise financière de 2008, puisqu’elle a perdu sa position de première puissance commerciale mondiale. La plupart des pays européens ont dû faire face à des situations de rude récession. Les taux de croissance du PIB ont baissé et les taux de chômage ont parfois atteint des niveaux historiques.

La crise a révélé un ensemble de déficiences dans la coordination économique des états. Plusieurs instruments ont été mis en place pour y remédier.

L’Union européenne : une construction incomplète qui doit faire face à de nombreux challenges

Au-delà des difficultés dues à la crise financière, l’UE est confrontée à un ensemble de lacunes propres à la structure européenne, parmi lesquelles :

  • La divergence des situations économiques, fiscales et sociales : l’UE regroupe aujourd’hui 28 états qui ont des situations très disparates en termes de niveaux de vie et de politiques fiscales et sociales. L’absence d’harmonisation limite la pertinence et l’efficacité de l’UE. Des pratiques de dumping sont en œuvre dans toute l’Union : il s’agit de profiter des disparités des pays membres pour bénéficier d’une main-d’œuvre moins coûteuse (dumping social) ou de taxes moins onéreuses (dumping fiscal) en vigueur dans des pays membres.

Cela est d’autant plus menaçant qu’un ensemble de pays se portent candidats pour intégrer l’Union, ce qui pourrait accroître les écarts de situations entre les pays membres. Toutefois, peut-on fermer la porte à des pays qui entreprennent de lourds efforts pour remplir les critères d’adhésion ?

  • Le Brexit : en juin 2016, le ” leave ” pour quitter l’UE l’emporte lors du référendum proposé au Royaume-Uni par David Cameron. Les phases de négociation sont en cours et de nombreux problèmes émèrgent, tels que la question de la libre circulation des Européens, celle du statut des Européens expatriés au Royaume-Uni ou des Britanniques vivant dans l’UE. Mais surtout, le Brexit symbolise la perte d’une puissance européenne majeure au sein de l’Union, mais aussi d’une place financière internationale (la City de Londres) et d’un acteur diplomatique incontournable !

Entraîne-toi !

Dissertation (France métropolitaine 2016) : Quelles sont les difficultés des états membres de l’Union économique et monétaire pour coordonner leurs politiques conjoncturelles ?

Proposition d’un plan :

Introduction :

  • accroche (la puissance de l’UE : deuxième PIB mondial pour seulement 7 % de la population planétaire)
  • définition des termes : UEM, politiques macroéconomiques
  • problématique : pourquoi les états ont-ils construit l’UEM et à quelles difficultés sont-ils confrontés dans la mise en œuvre du projet ?
  • annonce du plan

Développement :

I. L’UEM est un processus clé de la construction européenne

a) une intégration économique et monétaire atypique

  • après la CECA, la mise en place du marché commun et de l’UEM
  • les avantages attendus

b) la mise en place de l’euro : l’ultime étape ?

  • les prémices et la mise en place de l’euro
  • les avantages et les effets attendus d’une monnaie commune

II. Les pays membres connaissent des difficultés à coordonner leurs politiques économiques

a) la difficile coordination des politiques conjoncturelles

  • les effets escomptés de la convergence
  • la mise en place de règles à respecter

b) la difficile coordination des politiques structurelles

  • des situations contrastées d’un pays membre à l’autre
  • la pratique du dumping social et du dumping fiscal

Conclusion :

  • récapitulatif des idées principales (l’UEM est un fondement du projet européen actuel, mais ce dernier rencontre un problème majeur de convergence des politiques étatiques)
  • ouverture : le Brexit, le symbole d’une Europe impossible ?

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