choix de spécialités

En première et terminale, plus d’heures enseignées en langues qu’en mathématiques

À lire dans cet article :

Combien d’heures consacrées aux langues au lycée ? Quel volume horaire pour les disciplines scientifique ? Le ministère de l’Education nationale vient de publier les résultats d’une étude concernant les effets de la réforme du lycée sur le nombre d’heure d’enseignement de chaque discipline en première et terminale. Certaines matières telles que les mathématiques, la technologie ou encore les sciences économiques et sociales ont perdu des heures depuis la réforme du baccalauréat. À l’inverse, quelles sont les disciplines “gagnantes” ? On fait le point !

 

Petit rappel : pour la première fois en 2019, les lycéens faisant leur rentrée en première générale et technologique ont eu à suivre trois enseignements de spécialités sur l’année, à raison de quatre heures de cours hebdomadaires par spécialité. En 2020, lorsque ces élèves sont passés en classe de terminale, ils ont eu à  conserver deux enseignements de spécialités sur les trois, pour un total de six heures de cours hebdomadaires par spécialité. L’introduction de ces enseignements de spécialité (EDS) au lycée n’est évidemment pas sans conséquences sur le nombre d’heures dispensées dans chacune des matières au programme.

Lire aussi : Quelles spécialités choisir pour quelles poursuites d’études ? 

 

Plus d’heures de langue et d’histoire-géo que de maths dispensées en première et terminale

 

Nombre heures enseignement
Les heures d’enseignement en première et en terminale générales et technologiques en 2020, en milliers d’heures par discipline

En 2020, les professeurs des classes de première et de terminale générales et technologiques ont ainsi dispensé davantage de cours de langues et d’histoire-géographie que de mathématiques. Cette discipline figure en effet sur la troisième marche du podium de celles représentant le plus gros volume horaire en première et terminale, avec un total de 150 000 heures d’enseignement. Viennent ensuite la physique-chimie, l’économie-gestion et les lettres, avec respectivement 135 000, 115 000 et 109 000 heures dispensées au total sur les deux années de première et de terminale. Puis nous retrouvons les SVT, l’EPS, la philosophie et les SES, avec des ratios inférieurs à 100 000 heures dispensées par les enseignants. Enfin, en queue de classement : la technologie, avec seulement 59 000 heures.

Comment expliquer de tels écarts ? Cette situation n’a rien d’un hasard. En effet, la réforme du baccalauréat laisse le libre-arbitre aux lycéens. Ils sont désormais en mesure de choisir eux-mêmes les spécialités qu’ils souhaitent étudier en dehors de celles présentes dans le tronc commun. Le nombre d’heures dispensées par les professeurs en 2020 traduit donc les choix de spécialités opérés. De plus, le fait que les langues, l’histoire-géographie et les mathématiques soient en tête n’est pas non plus surprenant ! Il s’agit des spécialités les plus souvent recommandées pour intégrer une formation sélective (comme une licence à l’université, une classe préparatoire ou encore une école spécialisée). Elles figurent donc largement en tête parmi les choix des élèves. Les SES, la philosophie ou bien même la technologie sont des spécialités moins prisées, car elles ne concernent que les élèves qui se destinent à des études supérieures dans ces domaines.

 

Entre 2018 et 2020 : les évolutions du poids des heures consacrées aux enseignements de chaque discipline

 

grands perdants réforme
Grands perdants de la réforme du baccalauréat, en pourcentage d’heures d’enseignement perdues en 2020

 

grands gagnants réforme
Grands gagnants de la réforme du baccalauréat, en pourcentage d’heures d’enseignement gagnées en 2020

Comme en atteste les graphiques ci-dessus, depuis 2018, plusieurs matières ont connu une chute (plus ou moins) vertigineuse du nombre d’heures d’enseignement. En tête de file, nous retrouvons la technologie avec une baisse de plus de 27 % du nombre d’heures consacrées à son enseignement. Ensuite, les mathématiques et les SES, avec une baisse de respectivement 18,2 % et de 13,6 % en 2020. Pour d’autres matières, la perte est moins “sèche”, comme pour les langues, les lettres, la physique-chimie ou encore les SES. Et, a contrario, certaines gagnent même des heures ! C’est notamment le cas pour l’histoire-géographie et l’économie-gestion, grands vainqueurs de la réforme. Les SVT et la philosophie s’en sortent bien aussi.

 

Les mathématiques, délaissées par les lycéens si leur enseignement n’est pas imposé ?

En deux années seulement, le nombre d’heures de mathématiques dispensées par les professeurs en classes de première et de terminale générales et technologiques a chuté de plus de 18 %. Une baisse considérable lorsque l’on sait que les mathématiques sont un pré-requis dans un grand nombre de formations de l’enseignement supérieur. Selon l’étude, cette baisse résulte en partie de la disparition des mathématiques du tronc commun d’enseignement, mais également des choix des lycéens.

En effet, à la rentrée 2020, sur 100 heures d’enseignement scientifique, 47,2 heures étaient assurées par des enseignants en SVT, 45,7 heures par des enseignants en physique-chimie et seulement 6,5 heures par des enseignants en mathématiques. Ainsi, pour avoir le même nombre d’heures de mathématiques que dans l’ancienne série S (scientifique) dans son emploi du temps, un lycéen doit choisir la spécialité mathématiques en première et ajouter l’enseignement optionnel de mathématiques expertes en classe de terminale. Ce qui lui laisse donc mathématiquement (!) moins de place pour d’autres spécialités.

Ce constat pose une autre question : les lycéens seraient-ils plus enclins à délaisser les mathématiques lorsque cette matière n’est pas imposée ? Ce n’est pas si évident ! L’enseignement de spécialité mathématiques reste le plus suivi en classe de première générale et technologique. Toutefois, il n’est pas à exclure que les lycéens dont le niveau laisse à désirer en mathématiques fassent ensuite le choix d’abandonner cette spécialité arrivés en classe de terminale. La raison ? Pour s’assurer de meilleurs résultats au baccalauréat.

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